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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 00:18

Nucléaire RPDC-USALe 31 août 2012, le ministère des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a publié un mémorandum retraçant l'histoire des relations entre la RPD de Corée et les Etats-Unis. Le ministère y démontre que l'hostilité de la politique américaine à l'égard de la RPDC constitue le principal obstacle à la résolution de la question nucléaire dans la péninsule coréenne, et insiste sur la nécessité d'une normalisation des relations entre les deux pays. Ce mémorandum complète une déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la RPDC en date du 20 juillet 2012, selon laquelle « la situation contraint la RPDC à réexaminer totalement la question nucléaire. » La déclaration du 20 juillet faisait suite à l'arrestation d'un transfuge d'origine nord-coréenne soupçonné de vouloir commettre des attentats sur le territoire de la RPDC à l'instigation des services de renseignement américains et sud-coréens. L'Association d'amitié franco-coréenne propose ici une traduction en français du texte du mémorandum du 31 août, d'après la version anglaise publiée par l'agence de presse KCNA.

 

Le 20 juillet dernier, le ministère des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a annoncé qu'elle a atteint le point où elle doit complètement réexaminer la question nucléaire en raison de la poursuite de la politique hostile des Etats-Unis à l'égard de la RPDC.

La politique hostile des Etats-Unis est la cause profonde qui a fait de la péninsule coréenne le point chaud le plus dangereux du monde et constitue aussi le principal obstacle à une paix et une stabilité durables.

La question nucléaire dans la péninsule coréenne n'est rien d'autre que le résultat de la politique hostile des Etats-Unis et, en conséquence, ce n'est que lorsque les Etats-Unis renonceront à leur politique hostile qu'il deviendra possible de résoudre la question.

Le ministère des Affaires étrangères de la RPDC publie le mémorandum suivant afin de mettre en évidence le contraste existant entre les déclarations des Etats-Unis selon lesquelles ils n'ont pas d'intentions hostiles à l'égard de la RPDC et leur attitude réelle.

1- Les idées hostiles bloquant le règlement de la question nucléaire

Un accord important a été annoncé le 29 février 2012 à l'issue des discussions de haut niveau entre la RPDC et les Etats-Unis. Les Etats-Unis ont réaffirmé ne plus avoir plus d'intentions hostiles à l'égard de la RPDC et être prêts à prendre les mesures visant à améliorer les relations bilatérales dans l'esprit d'un respect mutuel de la souveraineté et de l'égalité, avoir convenu de fournir une aide alimentaire substantielle à la RPDC. La RPDC, eu égard aux inquiétudes des Etats-Unis, était d'accord pour un moratoire sur les essais nucléaires, les lancements de missiles à longue portée et l'activité d'enrichissement de l'uranium tant que ce dialogue productif continue.

Cependant, quand la RPDC a lancé le Kwangmyongsong-3, satellite artificiel destiné à un usage pacifique, le 13 avril dernier, les Etats-Unis s'y sont opposés, arguant que le lancement spatial était basé sur la même technologie que le lancement d'un missile à longue portée, et ont continué en abrogeant unilatéralement l'accord du 29 février et en renforçant les sanctions contre la RPDC.

Il est exact qu'une fusée transportant un satellite et un missile équipé d'une tête nucléaire utilisent une technologie similaire. Toutefois, quand d'autres pays procèdent au lancement d'un satellite, les Etats-Unis ne s'y opposent jamais en le qualifiant de lancement de missile, ni ne prennent des mesures telles que l'imposition de sanctions. Les Etats-Unis ont vu notre fusée transportant un satellite comme un missile à longue portée pouvant un jour atteindre les Etats-Unis parce qu'ils considèrent la RPDC comme une ennemie.

C'est la raison pour laquelle le tout premier accord auquel sont parvenus la RPDC et les Etats-Unis depuis l'entrée en fonction de l'administration Obama s'est avéré être un échec comme les précédents accords entre la RPDC et les Etats-Unis.

Au début des discussions bilatérales entre la RPDC et les Etats-Unis sous l'administration Clinton, les Etats-Unis ont promis des « garanties contre la menace et l'usage de la force, y compris les armes nucléaires ». (déclaration commune RPDC-Etats-Unis du 11 juin 1993).

A l'étape finale des discussions bilatérales, les Etats-Unis ont convenu d'« avancer vers la normalisation complète des relations politiques et économiques » avec la RPDC. (accord-cadre RPDC-Etats-Unis du 21 octobre 1994)

Les Etats-Unis ont aussi déclaré qu'ils n'auraient pas d'intentions hostiles à l'égard de la RPDC. (communiqué conjoint RPDC-Etats-Unis du 12 octobre 2000)

Pourtant, tous ces engagements n'ont pas été honorés et ont été rompus en une nuit avec chaque changement d'administration aux Etats-Unis.

L'administration Bush a rejeté tous les accords signés par la RPDC et les Etats-Unis sous l'administration Clinton, a inclus la RPDC dans un « axe du mal » et l'a distinguée comme cible pour une frappe nucléaire préventive. (discours sur l'état de l'Union du 30 janvier 2002 et Revue de la posture nucléaire de mars 2002)

La politique hostile extrêmement dangereuse poursuivie par l'administration Bush a contraint la RPDC à se retirer complètement du Traité de non-prolifération et à orienter son industrie nucléaire pacifique pour la production d'électricité vers le renforcement d'une force nucléaire de dissuasion à des fins d'auto-défense.

Lors des pourparlers à six, les Etats-Unis ont affirmé qu'ils n'ont « pas l'intention d'attaquer ou d'envahir la RPDC avec des armes nucléaires ou conventionnelles ». (déclaration conjointe des Pourparlers à six du 19 septembre 2005)

Pour la mise en application de la déclaration conjointe du 19 septembre, les Etats-Unis ont fait des promesses selon lesquelles ils amélioreraient les relations avec la RPDC et avanceraient vers l'établissement de relations diplomatiques complètes. (accords des Pourparlers à six des 13 février et 3 octobre 2007)

Cependant, quatre ans sont passés depuis la dernière session des pourparlers à six, lesquels se sont tenus en décembre 2008 et n'ont toujours pas repris. Pendant ce temps, le niveau d'hostilité des Etats-Unis à l'égard de la RPDC n'a pas baissé et a augmenté davantage.

La première mesure prise par l'administration Obama à l'égard de la RPDC a été de s'opposer au lancement du satellite pacifique de la RPDC Kwangmyongsong-2.

La politique extrêmement hostile des Etats-Unis destinée à priver la RPDC de son droit souverain à l'utilisation pacifique de l'espace, droit reconnu par la loi internationale, a exigé une réaction de la RPDC pour sa propre défense, à savoir un nouvel essai nucléaire. Cela a encore abouti à la répétition du cercle vicieux de la méfiance et de la confrontation; les Etats-Unis ont imposé des sanctions plus sévères à la RPDC et la RPDC a réagi en commençant à construire par elle-même un réacteur à eau légère (LWR) et à produire de l'uranium enrichi pour répondre aux besoins en combustible du LWR.

La réalité démontre que si les Etats-Unis ne renoncent pas totalement à leurs idées hostiles de longue date à l'égard de la RPDC, rien ne peut être résolu alors que la confrontation et le risque d'un conflit pourraient encore s'accroître.

Au début des discussions entre la RPDC et les Etats-Unis, la RPDC soutenait que les Etats-Unis devraient renoncer en premier à leur politique hostile pour résoudre la question nucléaire, tandis que les Etats-Unis insistaient sur le fait que la RPDC devrait d'abord abandonner son programme nucléaire afin de normaliser les relations entre la RPDC et les Etats-Unis.

Au cours du processus, grâce à la sincérité et à la générosité de la RPDC, le principe d'actions simultanées, connu sous les termes « mot pour mot » et « action pour action », a été retenu et a servi de base au dialogue.

L'histoire longue de vingt ans des discussions entre la RPDC et les Etats-Unis montre que même le principe d'actions simultanées ne fonctionne pas si les Etats-Unis n'abandonnent pas leurs conceptions hostiles à l'égard de la RPDC.

2- Les origines de la politique hostile des Etats-Unis à l'égard de la RPDC

La politique hostile des Etats-Unis à l'égard de la RPDC a des racines historiques profondes.

La génération d'après-guerre aux Etats-Unis et dans d'autres pays n'a pas une bonne compréhension des racines historiques de la politique hostile des Etats-Unis à l'égard de la RPDC;

Ils ignorent que la question nucléaire dans la péninsule coréenne découle de la politique hostile des Etats-Unis à l'égard de la RPDC et comprennent mal aussi que les Etats-Unis sont hostiles à la RPDC en raison de la question nucléaire.

Le fait est que l'hostilité des Etats-Unis à l'égard de la RPDC ne se fonde pas sur la question nucléaire dans la péninsule coréenne. La RPDC n'a pas eu d'autre choix que de développer des armes nucléaires, en raison de la politique hostile et de la menace nucléaire croissante des Etats-Unis, lesquels sont la plus grande puissance nucléaire du monde.

Depuis le tout début, les Etats-Unis ont défini la RPDC comme une ennemie et ont refusé de reconnaître sa souveraineté. Les Etats-Unis ont continué d'accroître leurs actions hostiles à l'égard de la RPDC, avec l'objectif ultime de renverser le système politique choisi par notre peuple.

Le mécanisme instutionnel et juridique contre la RPDC a été mis en place bien avant l'émergence de la question nucléaire. Des attaques militaires et des menaces nucléaires visant à éliminer notre idéologie et notre système ont été ouvertement entreprises, alors que les sanctions économiques et la pression internationale destinées à isoler et étouffer la RPDC ont persisté.

La fin de la Seconde Guerre mondiale a marqué le début de la Guerre froide entre l'Est et l'Ouest.

Les Etats-Unis avaient besoin d'une tête de pont pour contenir l'« expansion vers le sud » de l'Union soviétique de l'époque et pour faire une avancée sur le continent eurasiatique. Ce fut suivant cette exigence que les Etats-Unis tracèrent en toute hâte une ligne le long du 38ème parallèle avant la reddition du Japon afin de sécuriser cette tête de pont. Cela a mené à la tragique division de la nation coréenne et de son territoire.

Pour les Etats-Unis engagés dans la Guerre froide, la zone située au sud du 38ème parallèle était leur alliée et celle située au nord était leur ennemie.

La pratique générale internationale des Etats est d'établir des relations diplomatiques avec un nouvel Etat indépendant. L'établissement de relations diplomatiques entre les pays ne signifie pas nécessairement un sentiment spécialement favorable ou une amitié proche; c'est un signe d'une attitude politique par laquelle chacun considère l'autre comme un membre à part égale de la communauté internationale.

Malgré les différences de système et d'idéologie politiques, les Etats-Unis ont établi des relations diplomatiques avec l'ex-Union soviétique comme avec d'autres pays socialistes d'Europe de l'est. Pourtant, les Etats-Unis ont refusé de même appeler la RPDC par son nom officiel, sans parler de l'établissement de relations diplomatiques.

Les Nations Unies ont reconnu la souveraineté de la RPDC quand elle les a rejoint en 1991. La RPDC maintient actuellement des relations diplomatiques avec 166 pays représentant 86 % des membres des Nations Unies. Les Etats-Unis, toutefois, refusent de reconnaître la RPDC comme un Etat indépendant avec lequel ils pourraient coexister dans la communauté internationale.

Sur les 193 membres des Nations Unies, seule la RPDC, avec l'Iran et Cuba, n'a pas de relations diplomatiques avec les Etats-Unis. Cela montre clairement que les Etats-Unis poursuivent une politique extrêmement hostile à l'égard de ces pays - un cas sans précédent dans l'histoire des relations internationales contemporaines.

La politique hostile des Etats-Unis à l'égard de la RPDC trouve sa plus plus claire expression dans le domaine militaire.

La RPDC et les Etats-Unis sont techniquement en guerre l'un contre l'autre depuis plus de soixante ans même après la fin de la guerre; aucun exemple comparable ne peut être trouvé dans l'histoire moderne.

L'Accord d'armistice en Corée conclu le 27 juillet 1953 n'est en aucun cas un accord qui met officiellement fin à la guerre. Ce n'est pas non plus un traité pour une paix durable. L'Accord d'armistice en Corée était la mesure transitoire destinée à retirer toutes les troupes étrangères de la péninsule coréenne et à garantir une paix permanente.

Cependant, les Etats-Unis ont délibérément choisi de prolonger le statut de l'armistice.

En novembre 1953, les Etats-Unis ont défini comme leur objectif ultime dans la péninsule coréenne de maintenir le régime de cessez-le-feu, de faire de la Corée du Sud leur « allié militaire » et d'empêcher que le communisme se répande dans toute la péninsule coréenne jusqu'à ce que soit atteinte une « unification pro-Etats-Unis ». (résolution n°170 du Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis)

En conséquence, les Etats-Unis ont intentionnellement mis fin à la conférence de Genève sur la résolution pacifique de la question coréenne en juin 1954 et ont méthodiquement enfreint et invalidé les dispositions principales de l'Accord d'armistice en Corée en introduisant des équipements militaires modernes, y compris des armes nucléaires, en Corée du Sud et en intensifiant les exercices militaires agressifs.

Les Etats-Unis ont repoussé plusieurs propositions et initiatives de paix avancées par le Gouvernement de la RPDC, telles que la proposition de conclusion d'un traité de paix entre la RPDC et les Etats-Unis (dans les années 1970), la proposition de pourparlers tripartites afin d'inclure la Corée du Sud dans les pourparlers entre la RPDC et les Etats-Unis (dans les années 1980), la proposition d'établissement d'un nouveau mécanisme de paix (dans les années 1990).

La RPDC, la Chine, les Etats-Unis et la Corée du Sud se sont réunis pour des pourparlers à quatre à la fin des années 1990 afin d'instaurer un régime de paix durable dans la péninsule coréenne. Cependant, les pourparlers n'ont produit aucun résultat en raison de l'absence de sincérité du côté des Etats-Unis.

Au commencement du nouveau siècle, la RPDC a proposé que les signataires de l'Accord d'armistice en Corée se réunissent pour discuter d'une déclaration de fin de la guerre et que les pourparlers aient lieu pour remplacer l'Accord d'armistice par un traité de paix à l'occasion du soixantième anniversaire du déclenchement de la Guerre de Corée. (Déclaration pour le développement des rapports Nord-Sud, la paix et la prospérité du 4 octobre 2007 et déclaration du ministère des Affaires étrangères de la RPDC du 11 janvier 2010) Pourtant, les Etats-Unis ont fermé les yeux sur toutes ces propositions.

Les Etats-Unis gardent inchangée leur position obstinée face aux propositions de paix de la RPDC; la position des Etats-Unis est que la conclusion d'un traité de paix est prématurée et que le régime de cessez-le-feu doit être maintenu. Cela signifie que les Etats-Unis continueront à considérer la RPDC comme leur ennemie et une belligérante.

Les Etats-Unis disposent d'une gamme de différentes catégories de plans et de scénarios de guerre visant la RPDC, tels que « OPLAN 5029 », « OPLAN 5030 », « OPLAN 5012 », etc... Tous ces plans prévoient l'invasion armée de la RPDC et l'instauration de leur domination militaire.

C'est en application de ces plans de guerre que les Etats-Unis continuent de mener diverses sortes d'exercices militaires conjoints, tels que « Focus Retina », « Freedom Bolt », « Team Spirit », « RSOI », « Key Resolve », « Foal Eagle », « Ulji Freedom Guardian », etc... Tous ces exercices cherchent à parvenir au même objectif même s'ils sont menés sous différents noms.

Les sanctions économiques des Etats-Unis contre la RPDC constituent un outil important dans la poursuite de leur politique hostile de longue date à l'égard de la RPDC.

Les Etats-Unis restreignent le commerce avec la RPDC et imposent toutes sortes de sanctions économiques en s'appuyant sur des accusations selon lesquelles la RPDC menace la stabilité régionale, ne coopère pas avec les Etats-Unis dans leurs efforts contre le terrorisme, est engagée dans la prolifération des armes de destruction massive, et selon lesquelles la RPDC est un Etat communiste, n'est pas une économie de marché, etc... (rapport du Service de recherche du Congrès des Etats-Unis du 25 avril 2011)

En particulier, les sanctions économiques imposées à la RPDC avant l'émergence de la question nucléaire n'ont rien à voir avec la question nucléaire et reflètent seulement les idées hostiles des Etats-Unis à l'égard de la RPDC.

Ayant défini la RPDC comme un « Etat marxiste-léniniste avec un gouvernement communiste », les Etats-Unis maintiennent depuis longtemps des sanctions contre la RPDC. (loi sur la Banque d'import-export de 1945, amendée, et loi sur l'aide à l'étranger de 1961)

Les Etats-Unis ont commencé à appliquer la loi sur le commerce avec l'ennemi à la RPDC à partir de décembre 1950. Quelques jours plus tard, le département du Trésor des Etats-Unis a publié des règles de contrôle des avoirs étrangers afin d'interdire toute transaction financière impliquant, ou pour le compte de, la RPDC.

Le 26 juin 2008, plus d'un demi-siècle plus tard, le Président des Etats-Unis de l'époque Bush a pris des mesures pour lever l'application de la loi sur le commerce avec l'ennemi à la RPDC, suivant l'accord conclu aux pourparlers à six. Cependant, le même jour, Bush a déclaré l'état d'urgence, affirmant que les matériaux fissiles à usage militaire en possession de la RPDC constituaient une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité des Etats-Unis et que d'autres clauses des sanctions à l'égard de la RPDC devraient être maintenues en vigueur selon les conditions de la loi sur les pouvoirs économiques en cas d'urgence internationale et de la loi sur les situations d'urgence nationale. Cela signifiait que tous les biens et intérêts de la RPDC bloqués à partir du 16 juin 2000 resteraient bloqués et que les nationaux des Etats-Unis ne seraient pas autorisés à enregistrer, posséder, louer, exploiter ou assurer un navire battant pavillon de la RPDC.

L'efficacité de ces mesures a été renforcée et étendue chaque année par Obama qui a signé deux ordres exécutifs - n°13551 (août 2010) et n°13570 (avril 2011). Cela signifie que la loi sur le commerce avec l'ennemi – qui théoriquement ne s'applique plus à la RPDC – continue en réalité à rester en vigueur sous un nom différent.

La loi sur l'extension des accords commerciaux des Etats-Unis exige la suspension du statut commercial de nation la plus favorisée pour tous les pays communistes. Cependant, cette loi a été appliquée à la RPDC dès le 1er septembre 1951 – bien avant l'établissement du système socialiste en RPDC. En conséquence, la RPDC a été empêchée d'avoir des relations commerciales normales avec les Etats-Unis.

La RPDC figure en haut de la liste des pays auxquels les Etats-Unis appliquent les droits de douane les plus élevés. Cela signifie que la RPDC doit payer le tarif le plus élevé si elle souhaite exporter ses produits aux Etats-Unis. La RPDC et Cuba sont les seuls pays auxquels les Etats-Unis appliquent cette règle. La loi sur le commerce de 1974 a défini la RPDC comme un Etat communiste. Pour cette raison, la RPDC se voit refuser un traitement mutuellement préférentiel dans les relations commerciales avec les Etats-Unis.

L'étendue de l'obsession accompagnant les idées hostiles à l'égard de la RPDC de la part des Etats-Unis trouve une expression claire dans les termes et dispositions de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptée à l'instigation des Etats-Unis après le premier essai nucléaire de la RPDC. Les Etats-Unis ont glissé une disposition interdisant l'exportation et l'importation de biens de luxe s'agissant de la RPDC – une disposition qui n'a aucun rapport avec la question nucléaire – dans la résolution et l'ont adoptée en vitesse. C'était un moyen et un complot stupide visant à saper la réputation de notre direction suprême et à enfoncer un coin entre la direction et notre peuple.

Bien que les Etats-Unis ont théoriquement retiré la RPDC de la liste des Etats soutenant le terrorisme le 11 octobre 2008, conformément à l'accord conclu pendant les pourparlers à six, aucune sanction contre la RPDC n'a été vraiment allégée ou levée parce que ces sanctions sont prévues par les différentes lois nationales des Etats-Unis sous divers prétextes.

Les sanctions listées ci-dessus ne sont que l'extrémité de l'iceberg des sanctions économiques que les Etats-Unis appliquent à la RPDC.

Selon les statistiques pour 2006 publiées par le Service de recherche du Congrès des Etats-Unis, les Etats-Unis imposent quelque quarante différentes sortes de sanctions à la RPDC; pourtant, seulement un quart environ de ces sanctions ont pour base la différence de système politique.

Les trois quarts des sanctions restants – des sanctions qui ont pour prétextes « menace pour la sécurité des Etats-Unis », « prolifération d'armes de destruction massive », « soutien au terrorisme », « droits de l'homme », « liberté religieuse », « blanchiment d'argent », « trafic d'êtres humains », etc... beaucoup desquels se basent sur des allégations absurdes – sont appliqués à la discrétion du Président des Etats-Unis ou des départements concernés de l'administration américaine.

Cela souligne la contradiction injustifiable entre les paroles et les actes de l'administration américaine qui prétend n'avoir « aucune intention hostile ».

Puisque les racines demeurent ici, il faut plus que des mots pour extirper ces idées hostiles.

3- Renoncer à la politique hostile est un prérequis pour le règlement de la question nucléaire

La politique hostile poursuivie par les Etats-Unis rend la perspective d'une dénucléarisation de la péninsule coréenne d'autant plus sombre.

Au stade actuel, il n'existe pas de possibilité que les Etats-Unis abandonnent leur politique hostile à l'égard de la RPDC. Les actions des Etats-Unis à l'encontre de la RPDC deviennent plus hostiles jour après jour, malgré les déclarations des autorités américaines selon lesquelles elle n'ont « aucune intention hostile » à l'égard de la RPDC.

En avril de cette année, elles ont violé de manière flagrante la souveraineté de la RPDC en contestant notre lancement d'un satellite pacifique. Par la suite, un incident sans précédent est survenu : l'armée des Etats-Unis stationnée en Corée du Sud a tiré à balles réelles sur le drapeau national de la RPDC, le prenant pour cible.

Cela a été suivi par l'action extrêmement provocatrice des services de renseignement des Etats-Unis, lesquels ont manipulé l'agence comploteuse sud-coréenne de renseignement afin de mettre sur pied le plan visant à démolir les statues des grands personnages sans égal du Mont Paektu [NdT : le Président Kim Il-sung et le Dirigeant Kim Jong-il]. En même temps, les exercices militaires d'agression à deux ou trois s'élargissent entre les Etats-Unis et leurs partisans dans la péninsule coréenne et aux alentours alors que leur nature offensive et leur ampleur augmentent et se renforcent constamment.

Tous les faits démontrent que l'intensité de l'hostilité des Etats-Unis à l'égard de la RPDC est en escalade.

Cela est en connexion avec la nouvelle stratégie de défense des Etats-Unis rendue publique par l'administration Obama le 5 janvier 2012.

Cette stratégie envisage de porter les forces armées des Etats-Unis dans la région Asie-Pacifique au niveau de 60 % de tous leurs militaires stationnés à l'étranger en réduisant de 10 % leurs forces armées stationnées en Europe d'ici 2020.

En général, le renforcement militaire a besoin de la justification de l'« existence ou de la menace de l'ennemi ». Le seul pays que les Etats-Unis peuvent considérer comme leur ennemi en Asie du Nord-Est est la RPDC. Parmi les grands pays, aucun ne décrirait normalement l'autre comme un ennemi. Cela signifie que les Etats-Unis considéreront la RPDC comme leur ennemie dans le but d'accroître leurs forces armées aussi longtemps qu'il le faudra pour réaliser leur nouvelle stratégie de défense.

De plus, la nouvelle stratégie de défense ne garantit pas que les Etats-Unis n'occuperont pas l'ensemble de la péninsule coréenne au moyen d'une invasion armée directe, dans le but d'encercler militairement les grands pays de l'Eurasie.

La situation qui prévaut presse la RPDC d'empêcher la répétition d'une guerre dans la péninsule coréenne par tous les moyens et de se préparer minutieusement pour mener une guerre en vue de la réunification nationale, dans le cas où la guerre nous serait inévitablement imposée.

Il s'agit de la motivation et de la toile de fond qui nous contraignent à réexaminer totalement la question nucléaire.

Les Etats-Unis ont deux options.

Une option est d'accomplir des changements audacieux et fondamentaux dans leur mentalité de guerre froide et de renoncer à leur politique anachronique à l'égard de la RPDC, et ainsi de contribuer à la paix et à la sécurité dans la péninsule coréenne et d'ouvrir la voie à la garantie de leur propre sécurité.

Si les Etats-Unis montrent un tel courage dans l'action, nous serons prêts à y répondre.

Le grand dirigeant, le camarade Kim Jong-il a déclaré le 4 août 1997 que nous n'avions pas l'intention de regarder les Etats-Unis comme l'ennemi juré mais désirions la normalisation des relations entre la RPDC et les Etats-Unis.

Le respecté maréchal Kim Jong-un veut ouvrir un nouveau chapitre dans le développement des relations avec les pays amicaux envers nous, quel que soit le passé.

Une autre option est que les Etats-Unis poursuivent leur politique hostile comme aujourd'hui, aboutissant à encore accroître et renforcer l'arsenal nucléaire de la RPDC.

Si les Etats-Unis cherchent à satisfaire des intérêts supplémentaires au prix du sacrifice des intérêts de la RPDC, cela se heurtera inévitablement à une forte réponse de la RPDC.

La RPDC est déjà devenue un Etat nucléaire à part entière, et l'époque où les Etats-Unis menaçaient la RPDC avec la bombe atomique est révolue. Nous ne resterons pas passifs en regardant les mouvements hostiles croissants des Etats-Unis mais ferons tous les efforts afin de défendre le destin du pays et de la nation.

Ce sera une grande erreur de considérer notre ferme position comme une sorte de tactique.

Nous avons choisi de développer une force nucléaire de dissuasion, non parce que nous voulions l'échanger contre quelque chose mais parce que nous avions à riposter aux actions des Etats-Unis, la plus grande puissance nucléaire du monde, visant à éliminer la RPDC.

Notre force nucléaire de dissuasion à des fins d'auto-défense est une épée précieuse qui empêche la guerre et garantit la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne.

Si les Etats-Unis ne font pas le bon choix, la RPDC continuera inévitablement à posséder l'arme nucléaire, en modernisant et en étendant ses capacités nucléaires de dissuasion au-delà de ce que peuvent imaginer les Etats-Unis.

Pyongyang, le 31 août 2012 

 

 

Source : KCNA (traduction : AAFC - liens ajoutés par l'AAFC)


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