Selon l'agence officielle KCNA de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), le gouvernement nord-coréen vise à atteindre un niveau de produit intérieur brut (PIB) compris entre 360 et 400 milliards de dollars (soit 14.000 à 16.000 dollars par habitant et par an) à l'issue du plan décennal annoncé en janvier 2011. Un objectif certes ambitieux, mais qui peut se réaliser pour peu que la RPD de Corée renoue avec les taux de croissance très élevés qu'elle a connus pendant trois décennies après la fin de la guerre de Corée.
Bâtir un pays puissant et prospère : tel est l'objectif qui mobilise toutes les énergies en République populaire démocratique de Corée (RPDC) à l'horizon 2012, année du centenaire de la naissance du Président Kim Il-sung, fondateur de la RPD de Corée en 1948. Mais au-delà il s'agit de construire "un pays prospère à part entière" en 2020, à l'issue du plan de développement de dix ans annoncé en janvier 2011, et dont les contours ont été précisés depuis par l'agence KCNA.
Le plan décennal renoue tout d'abord avec des objectifs chiffrés : en 2020, le PIB nord-coréen serait porté à un niveau compris entre 360 et 400 milliards de dollars, soit 14.000 à 16.000 dollars par habitant - correspondant à un niveau proche de celui, en 2010, des pays industrialisés ayant rejoint l'OCDE.
Le plan stratégique d'Etat pour le développement économique se fonde sur la création d'une Banque de développement national et d'une compagnie d'assurance pour garantir les investissements étrangers, dont les autorités nord-coréennes cherchent à favoriser l'essor depuis la promulgation de la première loi sur les joint ventures en 1984, alors que les mesures économiques de juillet 2002 ont accru l'autonomie de gestion des entreprises. Le groupe d'investissement international Taepung, présidé par le Coréen chinois Pak Chol-su et également vice-président de la Banque de développement national (à gauche, lors de la réunion du conseil d'administration du groupe Taepung, le 20 janvier 2011), doit jouer un rôle majeur pour l'implantation d'investissements directs étrangers.
Les secteurs de développement prioritaire sont la construction, l'agriculture et les industries de base (électricité, charbon, pétrole et minerais). La Corée du Nord dispose d'un riche potentiel énergétique et minier. Parmi les projets du plan décennal figurent le développement du port de Wonsan, notamment d'une industrie de constructions navales, l'essor des industries légères dans la ville de Sinuiju, frontalière avec la Chine, où a été établie une zone économique spéciale, ainsi que le développement à Nampo d'un centre industriel agroalimentaire et pharmaceutique. Deux îles offshore sur le fleuve Yalou doivent aussi devenir des zones économiques spéciales.
Si les objectifs du plan décennal sont ambitieux, ils renoueraient en fait avec les taux de croissance très élevés (supérieurs à 10 %) qu'a connus la Corée du Nord pendant la majeure partie de son histoire économique, alors que les actuelles sanctions internationales constituent aujourd'hui un obstacle à l'essor des investissements étrangers.
Source : Asia Times Online (d'après KCNA).