Le dimanche 18 septembre 2011, plusieurs agences de presse ont annoncé qu'une rencontre entre les représentants des deux Corée, à Pékin, aurait lieu le mercredi 21 septembre, en vue d'une reprise des pourparlers à six (les deux Corée, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Japon) sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. L'annonce a été faite par un officiel du ministère sud-coréen des Affaires étrangères, s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Depuis quelques mois, les signes d'apaisement se multiplient entre la République de Corée (du Sud) et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Séoul s'est ainsi engagé au versement d'une aide d'urgence aux victimes nord-coréennes des inondations diluviennes de cet été, qui ont frappé l'ensemble de la péninsule. Pendant la fête coréenne traditionnelle des moissons, le chef d'orchestre sud-coréen Chung Myung-whun a été invité à Pyongyang. Les deux gouvernements coréens ont fait front commun face au Japon sur la souveraineté des îles Dokdo. Enfin, le nouveau ministre sud-coréen de la Réunification, M. Yu Woo-ik, dont la nomination a été annoncée le 30 août dernier avant son audition par le Parlement, a la réputation d'être ouvert au dialogue intercoréen.
Dans ce contexte, les signes d'une possible reprise des pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, interrompus depuis plus de deux ans, sont observés avec attention : le 22 juillet 2011, en marge du 18ème forum régional de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) en Indonésie, une rencontre entre les négociateurs des deux Corée aux pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule (photo The Djakarta Post), le Sud-Coréen Wi Sung-lac et le Nord-Coréen Ri Yong-ho, a constitué la première rencontre bilatérale entre les deux Corée sur la question nucléaire depuis 2008.
M. Kim Kye-gwan, premier vice-ministre des Affaires étrangères de la RPDC, s'est ensuite rendu aux Etats-Unis. Si sa visite, portant sur des discussions "exploratoires" en vue d'une reprise des pourparlers à six, n'a alors pas été suivie d'annonce particulière, elle a témoigné d'une intensification des échanges diplomatiques, alors que Séoul et Washington ont mis des conditions préalables à une reprise des pourparlers à six. Il est vraisemblable que les Etats-Unis et la Corée du Sud négocient les possibilités de leur retour à la table des négociations, alors que leurs exigences initiales ne pouvaient pas être acceptées par la RPDC.
Lors de sa rencontre en Russie avec le président Dmitri Medvedev, le dirigeant Kim Jong-il avait réaffirmé que Pyongyang était prêt à un retour sans conditions aux discussions sur le nucléaire, en faisant par ailleurs une proposition de moratoire de ses essais nucléaires et de la production d'armes nucléaires. Lors de cette même visite, la proposition de gazoduc entre la Russie et les deux Corée a par ailleurs reçu un écho favorable à Séoul.
M. Ri Yong-ho est arrivé à Pékin, qui abrite les pourparlers à six, le 17 septembre 2011. Le 18 septembre, un officiel du ministère sud-coréen des Affaires étrangères a annoncé, sous couvert d'anonymat, une rencontre avec son homologue sud-coréen Wi Sung-lac le 21 septembre. Mark Toner, porte-parole du département d'Etat américain, avait déclaré le 16 septembre que les Etats-Unis saluaient l'essor du dialogue entre les deux Corée.
Sources : AAFC, AP, Yonhap (dépêches des 17 et 18 septembre 2011).
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