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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 23:10

Lors de la 69ème Mostra de Venise, pour la première fois un réalisateur sud-coréen a obtenu le Lion d'or du meilleur long-métrage. Récompensé pour son film Pieta, Kim Ki-duk a dénoncé l'argent comme seul moteur social. Une consécration pour le cinéaste qui a dû lutter pour devenir l'un des plus grands cinéastes contemporains, observateur impartial des sociétés capitalistes.

 

kim ki duk mostra venise

 

L'image est peu banale et n'a pas échappé à Michèle Levieux du quotidien L'Humanité : lorsqu'il a reçu le Lion d'or à la Mostra de Venise pour son film Pieta, le Coréen Kim Ki-duk a levé le poing, avant d'entonner le traditionnel chant coréen Arirang, a capella et d'une voix de baryton, accompagné sur scène de la principale interprète du film, Cho Min-soo. Le public a longuement applaudi Kim Ki-duk et Cho Min-soo. Or Arirang est aussi le titre du film qu'il a réalisé sur sa propre situation, difficile, dans un film qui a obtenu le prix "Un certain regard" au festival de Cannes en 2011.

 

Né dans un village de montagne de la province de Gyeongsang en 1960, venu en 1969 à Séoul, Kim Ki-duk a dû arrêter ses études au lycée agricole alors qu'il n'avait que 17 ans, avant de devoir travailler comme ouvrier. Largement autodidacte, il a réalisé en 1996 son premier film, Crocodile, en s'inspirant largement de sa propre expérience.

 

Agé de 51 ans, Kim Ki-duk est le premier réalisateur coréen à obtenir le Lion d'or. Auparavant, il avait déjà été récompensé du Lion d'argent du meilleur réalisateur pour Bin-jip.

 

Tirant son nom de la sculpture de Michel-Ange, Pieta est le récit de la tentative de rédemption d'un petit malfrat (Kang-do), qui travaille comme recouvreur de dettes, jusqu'à sa rencontre avec une femme qui se présente comme sa mère. Les portraits psychologiques sont âpres, dans la description d'une société gangrénée par l'argent.

 

Lors de la présentation du film dans le cadre du festival, Kim Ki-duk avait été très clair sur le message porté par le film : « les gens de notre époque sont obsédés par l'illusion que l'argent peut tout résoudre ». Un des protagonistes du film déclare de même : « L'argent est le début et la fin de toute chose ». Ces déclarations ont parfois étonné le public occidental, mais le rôle de l'artiste, comme porteur d'un message social et devant montrer la voie à suivre, est profondément ancré dans la culture coréenne, empreinte de confucianisme. 

 

Sources :

- Michèle Levieux, "Poing levé et chant grave de Kim Ki-duk, lion d'or", in L'Humanité, 12 septembre 2012 ;

- « Pieta » du Sud-Coréen Kim Ki-duk, Lion d'or à Venise, sur la site Internet du quotidien Le Soir (avec AFP) ;

- Photo 7 sur 7.

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