L'été et l'automne sont traditionnellement la saison des tournois de ssireum, la lutte traditionnelle coréenne. Ainsi, avec plus de 100 participants, le 9ème tournoi national pour le grand prix du boeuf s'est tenu sur l'île Rungna, en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), du 24 au 26 août 2011 : vainqueur pour la troisième année d'affilée dans sa catégorie, Ri Jo-won a reçu un grand boeuf, une cloche de boeuf en or et un diplôme, un boeuf - un animal de grande valeur dans la société paysanne traditionnelle coréenne - étant la récompense habituelle octroyée au vainqueur (photo KCNA). L'AAFC présente brièvement l'histoire et les principales règles du ssireum.
Le ssireum, la lutte traditionnelle coréenne, a été pratiquée de très longue date dans la péninsule, étant attestée par des représentations sur des peintures murales des souverains du Koguryo, le plus ancien royaume coréen, au sixième siècle de notre ère (ci-contre, dans une représentation murale Gakjeochong). Ce sport s'est fortement développé sous la dynastie Ri ou Choseon (1392-1910), étant tout particulièrement pratiqué pendant la fête traditionnelle de Dano, qui se tient le cinquième jour du cinquième mois de l'année lunaire. Alliant force et technique, le ssireum oppose deux adversaires et rappelle, dans ses principes, le sumo ou la lutte à la ceinture bretonne. Les ressemblances avec la lutte mongole attestent également de la parenté culturelle entre Mongols et Coréens.
Les règles modernes ont été édictées au début du vingtième siècle, une des premières compétitions modernes s'étant tenue au théâtre Dansongsa de Séoul en 1912, le terme même de ssireum s'étant imposé dans les années 1920 en Corée, alors que les Chinois parlent de koguryogi, renvoyant ainsi aux origines historiques de la lutte coréenne attestée à la fin du Koguryo.
Les deux adversaires luttent à l'intérieur d'un cercle de sable, d'un diamètre d'environ 7 mètres. Chacun d'eux porte une culotte (khon) et une ceinture (satba), qu'ils portent à la taille et à la cuisse (image Korea Fans). Au début du match, ils sont agenouillés au sol dans une position de lutte (baro japki). Saisissant la ceinture de leur adversaire, ils doivent essayer de le faire tomber. Un adversaire est vaincu s'il touche le sable avec une autre partie de son corps que ses pieds. Le combat est interrompu et reprend si un adversaire quitte le cercle où est organisé le combat. Toujours à la différence du sumo, les coups de poing, parmi d'autres coups, sont interdits dans le ssireum.
Le nom des différentes catégories de poids est celui des principales montagnes de la Corée.