13 juin 2010
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Suite la fermeture sans concertation ni préavis de leur usine, filiale de Valeo, le 23 octobre 2009, des ouvriers sud-coréens ont décidé de défendre leurs droits en investissant leur usine qui fabriquait des compresseurs d’air conditionné. Poursuivis par la direction de Valeo pour "occupation illégale", les travailleurs coréens de Valeo ont continué leur action jusqu'à l'envoi d'une délégation de syndicalistes en France, laquelle s'est installée devant le siège social de Valeo. De précédentes délégations étaient venues en France en décembre 2009 et en janvier 2010, sans être reçues. L'AAFC est solidaire du combat des ouvriers coréens, demandant aux dirigeants de Valeo de recevoir la délégation et de faire suite à leurs demandes, dans le respect des normes nationales et internationales du droit du travail. L'article reproduit ci-dessous a été publié dans L'Humanité du vendredi 11 juin 2010.
Des Coréens en colère campent devant Valeo
L’équipementier français refuse toujours de négocier avec les salariés de l’une de ses filiales qui ont fait le voyage jusqu’à Paris.
« La France est le pays des droits de l’homme, nous pensions que nous serions écoutés », confie Kim Junghee, membre du syndicat Korean Metal Workers Union. Une délégation de 5 syndicalistes coréens, soutenue, notamment, par la CGT et le NPA, occupe nuit et jour le parvis du siège social de Valeo France. Depuis près d’un mois, ils tentent, en vain, de rencontrer la direction de l’équipementier automobile pour exprimer leur incompréhension.
Le 23 octobre 2009, la direction de Valeo Cheonan a décidé, du jour au lendemain, sans consultation préalable du comité d’entreprise, ni des représentants du personnel, de fermer son unité de production. Déterminés à défendre leurs droits, les ouvriers de cette entreprise, la seule des 7 filiales coréennes du groupe à disposer d’une structure syndicale, prennent le parti d’investir leur usine. Valeo Corée les traite alors en criminels et parvient à les faire condamner pour occupation illégale. Michel Ducret, responsable CGT métallurgie, confirme la volonté du groupe de briser le mouvement de protestation : « Depuis le 2 juin, Valeo a coupé l’eau et l’électricité du site pour rendre l’occupation intenable. » Bien décidé à tuer dans l’œuf toute expansion du mouvement social, Valeo met à pied une cinquantaine d’employés d’une unité sœur qui s’étaient mis en grève par solidarité.
Au vu du déni total de la direction locale, les salariés coréens avaient déjà envoyé, en décembre 2009 et en janvier 2010, des représentants en France, qui n’ont pas été reçus par la direction du groupe. Face à cette troisième délégation, le groupe continue à faire preuve d’une indifférence coupable. Dans l’espoir de forcer l’entreprise à entamer de nouvelles négociations avec les travailleurs, une plainte accusant Valeo de négliger sa responsabilité sociale a été déposée le 2 juin auprès du Tuac, instance de coordination des syndicats des pays de l’OCDE.
Viviane Clermont et Hugo Castanera
Publié par Association d'amitié franco-coréenne
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