Il y a dix ans se sont ouverts les pourparlers à six (réunissant les deux Corée, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Japon) qui, sous l'égide de la Chine, visent à la dénucléarisation de l'ensemble de la péninsule coréenne. Après la suspension du dialogue en 2009, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et la République populaire de Chine ont appelé à plusieurs reprises à la réouverture des discussions multilatérales, afin de trouver une réponse diplomatique à la question nucléaire. Cet engagement a été réaffirmé par les deux pays à l'occasion du dixième anniversaire de l'engagement des pourparlers à six, alors que certains chercheurs affirment que l'activité aurait repris sur le site du réacteur nucléaire de Yongbyon - une information restant toutefois à confirmer, auquel cas elle pourrait également s'interpréter comme un mouvement de Pyongyang pour inciter les Etats-Unis et leurs alliés à revenir à la table des négociations, conformément au principe de la diplomatie nord-coréenne qu'on ne négocie qu'en position de force.
Le 17 septembre 2013, à l'issue d'une rencontre entre Kim Kye-gwan, vice-ministre des Affaires étrangères de la RPD de Corée et principal négociateur sur la question nucléaire (photo à droite), et Wang Yi, ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, le ministère chinois des Affaires étrangères a rendu compte de la position nord-coréenne - partagée par la Chine - en faveur d'une reprise sans conditions des pourparlers à six sur la dénucléarisation de la Corée ("nous sommes prêts à entrer dans les discussions à six sans conditions préalables") "afin d'assurer la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne". Cette nouvelle offre de dialogue multilatéral intervient dans un contexte de réchauffement des relations intercoréennes.
Le négociateur nord-coréen aux pourparlers à six a rappelé que la dénucléarisation de l'ensemble de la péninsule coréenne constituait le voeu du Président Kim Il-sung et un objectif politique de la RPD de Corée.
Kim Kye-gwan a ajouté que poser des préconditions serait l'expression d'une méfiance, et contraire à l'esprit de la déclaration du 19 septembre 2005 sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, adoptée dans le cadre des pourparlers à six.
Le 10 septembre 2013, Glyn Davies, représentant des Etats-Unis pour la Corée du Nord, avait rejeté le principe d'une reprise à court terme des pourparlers à six, sauf si la RPDC manifestait déjà sa volonté de revenir sur son programme nucléaire. S'il s'agissait de la réaffirmation de la position traditionnelle des Etats-Unis, il ne faut pas exclure que la Chine puisse peser efficacement sur les Etats-Unis pour explorer les voies d'une possible reprise des pourparlers à six, seul cadre viable pour une résolution négociée, par des moyens diplomatiques, de la question nucléaire dans la péninsule coréenne.
Sources : AAFC, AFP (dont photo), Bloomberg, Time.
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