Le 26 octobre 2009, Valeo Compressor Korea (VCK) a décidé de fermer son usine de Cheonan et, quatre jours plus tard, les 186 ouvriers coréens ont appris par une simple lettre qu’ils étaient licenciés, sans aucune discussion ni négociation. Le licenciement a entraîné des conséquences désastreuses pour les ouvriers coréens licenciés et leurs familles (soit plus de 500 personnes). Ils travaillaient dans l’usine depuis plus de quinze ans, en moyenne, de jour et de nuit. Une délégation du comité national de l'AAFC a rencontré les ouvriers coréens à Paris, le vendredi 26 novembre 2010, et exprimé sa solidarité avec les travailleurs en lutte.
En 2005, la société française Valeo, tout en prétendant appliquer une gestion « éthique et environnementale », a acheté Valeo-Corée, une entreprise qui s'était développée grâce au travail, au savoir-faire et aux efforts de ses ouvriers coréens pendant vingt ans sans jamais réinvestir dans les équipements. En 2009, la décision unilatérale de fermer l’usine Valeo Compressor Korea de Cheonan, une usine rentable et dégageant des bénéfices, et donc de licencier tous les ouvriers est tombée brutalement, sans avertissement préalable. Depuis plus d’un an, les travailleurs soutenus par le syndicat Korean Metal Workers’ Union - Korean Confederation of Trade Unions (KMWU-KCTU) revendiquent des négociations directes avec le groupe Valeo. Ils luttent et manifestent en Corée et en France, se rassemblant chaque jour sur les différents sites de Valeo-Corée. Depuis le 26 octobre 2010, ils campaient devant l’ambassade de France à Séoul, ayant remis une lettre le 18 novembre 2010 au conseiller politique de l'Ambassade de France à Séoul, M. Moussy, pour protester contre la décision de Valeo, demander l'ouverture d'un dialogue et pour que le gouvernement français intervienne en faveur de négociations, afin de maintenir les emplois sur le site de Cheonan et permettre le versement d'indemnités aux ouvriers licenciés.
Par ailleurs, le groupe Valeo, sous la marque Valeo Thermal System Korea (VTSK), poursuit ses activités en achetant des compresseurs au Japon et en Chine. De plus, il a comme objectif de relancer la production de compresseurs à VTSK en Corée avec des travailleurs précaires, au détriment des anciens salariés. Non seulement les salariés de Valeo et leur syndicat n’ont obtenu aucune réponse quant à l'ouverture de négociations avec l’entreprise française, mais les grévistes coréens ont été agressés le 21 août 2010 par de véritables milices patronales, lesquelles ont blessé 16 personnes tandis qu'un gréviste ayant perdu connaissance a dû être hospitalisé. La direction de Valeo a refusé systématiquement les négociations directes.
Le 30 novembre 2010, une délégation de travailleurs et de syndiqués coréens a quitté la France après avoir manifesté pendant soixante jours devant le siège de VALEO, dans le 17eme arrondissement de Paris. La multinationale française a méprisé leurs revendications et ignoré leurs demandes.
Sources : AAFC, KMWU-KCTU
Autres articles sur la lutte des ouvriers de Valeo, sur le blog du comité régional Nord de l'AAFC :
- Question de M. le député Jean-Jacques Candelier relative à l'avenir de l'usine Valéo