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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 23:07

Ko_Un_Cracow_Poland_October23_2009_Fot_Mariusz_Kubik_06.jpgNé en 1933 à Gunsan, dans la province du Nord Cheolla, Ko Un est l'un des principaux poètes sud-coréens contemporains. Ecrivain engagé, à plusieurs reprises emprisonné, il est l'auteur d'une oeuvre traduite en plus de quinze langues, qui rend compte de la situation sociale et politique de la péninsule. L'AAFC invite à découvrir les recueils de Ko Un, partiellement traduits en français.

 

Né pendant l'occupation japonaise de la Corée, Ko Un a vu disparaître nombre de ses proches et amis pendant la guerre de Corée. Ayant choisi de devenir moine bouddhiste en 1952, il quitte la vie monacale dix ans plus tard pour se consacrer exclusivement à la poésie, ayant commencé à être publié en 1958. Fortement engagé  dans les mouvements pour la démocratie - ce qui lui vaut d'être emprisonné à quatre reprises par le régime militaire, en 1974, 1979, 1980 - il milite aussi pour la réunification, visitant la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et étant envoyé une nouvelle fois en prison à son retour au Sud, en 1989.

 

L'oeuvre poétique de Ko Un rend compte de son engagement social et politique. Bouddhiste, il s'intéresse également à la pensé occidentale et à la culture hellénique, dans un dialogue fécond entre Orient et Occident. Il a été récompensé par l'obtention notamment du prix des Écrivains coréens, en 1974, du prix Joong-Ang, en 1991, du prix Daesan, en 1994, et du prix Manhae, en 1998. Ko Un est l'un des meilleurs espoirs coréens pour le prix Nobel de littérature.

 

Plusieurs de ses recueils ont été traduits en français :

- Qu'est-ce ? poèmes zen, traduit du coréen par No Mi-suk et Alain Génetiot, Paris, Maisonneuve et Larose, 2000 ;

- Sous un poirier sauvage, traduit du coréen par Han Dae-kyun et Gilles Cyr, Belval (France), éditions Circé, 2004 ;

- Chuchotements, traduit du coréen par No Mi-suk et Alain Génetiot, Paris, Belin / Extrême contemporain, 2011.

 

L'éditeur de la version française de Chuchotements présente ainsi ce recueil :

 

"Ecrits au retour d'un voyage au Tibet en 1997, les poèmes de Chuchotements témoignent chez Ko Un d'une prise de hauteur dans son partage d'une langue poétique qui dit le monde dans toutes ses dimensions. Comme les grues de l'Himalaya, le poète se meut à haute altitude, d'où son regard embrasse une perspective spatio-temporelle à l'échelle plusieurs fois millénaire de l'histoire universelle et du cosmos.

 

Cette recherche ascétique du dépouillement et du détachement de soi est figurée par les métaphores, omniprésentes dans la littérature mystique, du chemin que l'on prend et de la montagne où l'on entre afin de trouver l'illumination, l'éveil. Cette quête de l'absolu rapproche le poète de la nature et des autres hommes puisque, loin d'inhiber la compassion, l'ascèse libère les pleurs et les émotions essentielles à la fraternité humaine".

 

Un poème de Ko Un, paru dans le recueil Chuchotements (p. 18)

 

Mon espoir

 

Quand mon pays sera réunifié

J'aurai une chose à faire absolument

Ce que j'aurai à faire

Ce sera avant tout de ne pas être patriote

Jusqu'à ce moment-là

Je serai un patriote pitoyable

Même en devenant un vieux prostitué

Même en devenant un clochard

Et je prendrai même pour compagnon

L'épouvantail des champs vides

 

Cinquante années de division et d'oppression dans l'histoire contemporaine sont en train de passer

 

Sources : présentation de Chuchotements par l'éditeur, wikipédia.

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