Décédé le 1er août 2011 à l'âge de 93 ans, Léo Figuères était une figure du mouvement communiste français, où il a commencé de militer à l'âge de 14 ans avant de rejoindre la Résistance. Député puis maire de Malakoff, cet ancien directeur des Cahiers du communisme a aussi été un essayiste, auteur de plusieurs ouvrages sur le mouvement ouvrier. Très impliqué dans les questions internationales, il avait soutenu la résistance vietnamienne. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) rend hommage à celui qui fut l'un de ses fondateurs, en 1969.
Militant internationaliste, Léo Figuères nous a quittés ce 1er août 2011 à Prades, après avoir consacré sa vie au mouvement ouvrier et à la résistance à l'oppression - qu'elle vienne de l'Allemagne nazie ou de la France coloniale.
Né le 27 mars 1918 à Perpignan sous le nom de Léopold Figuères dans une famille d'horticulteurs, apprenti typographe, il rejoint les Jeunesses communistes à l'âge de 14 ans et devient le responsable national de l'organisation en 1936. En tant que représentant des mouvements de jeunesse, il est l'un des porte-paroles du rassemblement antifasciste du 14 juillet 1935 qui donne naissance au Front populaire.
Léo Figuères a été un résistant de la première heure, rejoignant dès l'été 1940 l'opposition à l'Allemagne nazie en Corse, où il effectuait son service militaire depuis 1938. Entre mai 1941 et septembre 1944, à Lyon, il dirige clandestinement les Jeunesses communistes de la zone sud.
A la Libération en 1944, il est l'un des plus jeunes membres de l'Assemblée consultative provisoire, en tant que représentant de la jeunesse résistante. Elu député des Pyrénées-Orientales aux Assemblées constituantes (en juin 1946, la liste qu'il conduit obtient 40,0 % des voix dans le département), il occupe parallèlement les fonctions de secrétaire général de l'Union de la Jeunesse Républicaine de France et est le directeur de la revue de la jeunesse Avant-Garde.
Entre 1959 et 1964, il est membre du secrétariat du Parti communiste français (PCF). Directeur des Cahiers du communisme jusqu'en 1976, très critique vis-à-vis des trotskystes, il est parallèlement conseiller général (à partir de 1959) puis maire (après 1965) de Malakoff, fonctions qu'il conserve respectivement jusqu'en 1993 et 1996.
Ces quinze dernières années, il s'est consacré à la rédaction d'ouvrages sur le mouvement ouvrier, dont une Histoire des communistes français publiée par Le Temps des cerises en 1996. Son dernier essai, sorti le 15 mai 2010, Capitalisme, socialisme(s), communisme, analyse les expériences socialistes au XXème siècle pour construire le socialisme du XXIème siècle.
C'est dans les luttes anticoloniales qu'il est sensibilisé aux questions internationales pour l'Asie. En tant que directeur d'Avant-Garde, il effectue en 1950 un voyage dans le Vietnam en guerre. A son retour, il publie des reportages et un livre pour la paix (Je reviens du Viet-Nam libre, traduit en dix langues) qui lui valent des poursuites. Il est arrêté pour le motif de "démoralisation de l'armée et de la nation" en 1956, avant que son procès, ouvert en 1957, ne soit renvoyé sine die.
Pendant la guerre d'Algérie, il a été matraqué par les forces de police lors de la manifestation contre l'OAS à Paris le 8 février 1962, et dont la répression près du métro Charonne causa 9 victimes, dont 7 communistes.
La situation du Vietnam - nation divisée, dont le régime de démocratie populaire est issu des luttes de libération nationale - présentant des points communs avec celle de la Corée, Léo Figuères est logiquement l'un des fondateurs de l'AAFC, lors de l'assemblée générale constitutive qui s'est tenue le 14 avril 1969 à Bagneux. Faisant partie des 16 membres présents, aux côtés d'autres personnalités comme les jounalistes Jean Kanapa et Raymond Lavigne, de parlementaires comme le sénateur Roger Gaudon et le député Maurice Nilès, le compositeur Philippe Gérard et l'artiste Claire Messager, Léo Figuères a été élu au comité directeur de l'AAFC.
Léo Figuères était médaillé de la Résistance, chevalier de la Légion d'honneur et médaillé de l'ordre des Arts et des Lettres. Lors de ses obsèques le 5 août 2011 au cimetière de Los Masos, plusieurs membres de l'AAFC étaient présents pour lui rendre un dernier hommage, dont son président André Aubry, ancien sénateur des Hauts-de-Seine, ancien maire d'Antony.
Sources : site officiel de Léo Figuères, biographie sur le site de l'Assemblée nationale, Le Nouvel observateur, wikipédia.