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6 juillet 2013 6 06 /07 /juillet /2013 15:12

Kim_Il_Sung_Fidel_Castro.jpgParmi les concepts mis en exergue en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), celui de djadjouseung (ou jajuseong) - souvent traduit par "indépendance" ou "autonomie" - est utilisé pour désigner la période ouverte par les décolonisations de l'après-guerre comme une ère nouvelle d'indépendance des nations. Alors que la RPDC s'apprête à commémorer le 19ème anniversaire de la disparition du Président Kim Il-sung, le 8 juillet 1994, nous avons reproduit ci-après des extraits d'un discours donné le 7 septembre 1981 par le fondateur de la RPD de Corée lors d'un entretien avec le premier vice-président du Mouvement vers le socialisme du Vénézuela (publié sous le titre "Maintenons le Djadjouseung"), dans lequel est exposée la notion de jajuseong à la lumière, notamment, de la politique étrangère nord-coréenne, mais aussi des rapports entre les partis politiques et comme principe devant guider les comportements humains. Photo ci-contre : Kim Il-sung et Fidel Castro

 

"Nous vivons l'ère du Djadjouseung"

 

"A l'issue de la Seconde guerre mondiale, de nombreux pays ont accédé à l'indépendance. Le temps est révolu où des pays tels que la France, l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal et les Pays-Bas disposaient de vastes colonies et dominaient plusieurs continents. La quasi-totalité des pays ayant vécu jadis sous l'asservissement colonial ont été libérés. Seuls quelques pays de certaines régions, notamment de l'Afrique australe, n'ont pas encore accédé à l'indépendance nationale.

 

Le plus important pour les peuples ayant accédé à l'indépendance est actuellement de savoir comment consolider leur indépendance politique nationale et sauvegarder leur Djadjouseung.

 

Le Djadjouseung est vital pour une nation. Tous les pays étaient souverains à l'origine. Un pays qui n'est pas souverain ne peut être considéré comme un Etat réellement indépendant.

 

Les pays peuvent différer par l'importance de leur territoire et de leur population, mais il ne peut pas y avoir de distinction de rang entre eux. Tout rapport de subordination de certains pays aux autres est inadmissible.

 

Il en est de même pour les rapports entre les partis. Comme vous l'avez affirmé, il ne peut y avoir entre les partis de rapport de père à fils, de grand-père à petit-fils, d'aîné à puîné. Nous approuvons entièrement votre position consistant à respecter le principe du Djadjouseung entre les partis. Elle est entièrement identique à celle de notre Parti, qui préconise que tous les partis comme tous les pays maintiennent toujours leur Djadjouseung.

 

Pour consolider leur indépendance politique et maintenir leur Djadjouseung, tous les pays doivent édifier une économie nationale indépendante. Edifier une économie nationale indépendante revient à édifier une économie appropriée à la situation nationale grâce à l'appui de son propre peuple afin d'accéder à l'indépendance économique (...).

 

Si les peuples combattent l'impérialisme, c'est pour accéder à l'indépendance politique et, ainsi, au Djadjouseung. Si après s'être affranchis de la domination coloniale de l'impérialisme, ils n'accèdent pas à l'indépendance économique et tombent alors sous la coupe d'un pays étranger sur le plan économique, l'indépendance politique qu'ils auront acquise n'en sera pas une, car, finalement, ils n'auront fait que passer d'une forme d'asservissement à une autre. Un pays qui a perdu son Djadjouseung ne peut en aucun cas être considéré comme un Etat indépendant et souverain".

 

"On appelle Djadjouseung la nature de l'homme qui demande à vivre librement en maître du monde"

 

"Nous préconisons le maitien du Djadjouseung non seulement pour les pays, mais aussi pour les hommes.

 

Dès le début de notre lutte révolutionnaire antijaponaise, nous avons chanté un chant que la jeunesse de notre pays aime chanter aujourd'hui encore. Ce chant dit entre autres : En tant qu'homme, chacun est né libre. Sans liberté, on est comme mort. On peut donner sa vie, mais jamais sa liberté.

 

L'homme aspire à une vie libre et sans entrave. On appelle Djadjouseung la nature de l'homme qui demande à vivre librement en maître du monde.

 

L'homme est doué de créativité de même qu'il est doué de Djadjouseung. Lorsque l'on dit que l'homme a de la créativité, on veut dire qu'il a la capacité créatrice de modifier la nature et la société en fonction de sa volonté et de ses besoins.

 

Le Djadjouseung et la créativité sont les attributs essentiels de l'homme. Le Djadjouseung et la créativité font de lui le maître de tout et le facteur qui décide de tout.

 

Le Djadjouseung et la créativité de l'homme sont étroitement liés l'un à l'autre et se manifestent ensemble (...).

 

Bien qu'ils soient les attributs essentiels de l'homme, le Djadjouseung et la créativité ne sont pas innés. Dans notre pays, on cherche à cultiver le Djadjouseung et la créativité chez tout le monde dès sa naissance. Nous formons le Djadjouseung et la créativité en chacun, de son enfance et sa jeunesse à l'âge adulte.

 

Les visiteurs venus des pays du Tiers-Monde, d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, au contact des réalités de notre pays, nous demandent quelle est la source de l'immense force qu'elles supposent. Notre force vient de ce que le peuple tout entier manifeste son Djadjouseung et sa créativité au travail parce qu'il est hautement conscient d'être le maître du pays. Il y a dans les masses populaires une force inépuisable. Aussi est-il très important de se fier à leur force et de s'appuyer sur celle-ci pour résoudre tous les problèmes".

 

"L'impérialisme américain redoute le plus que les peuples du monde entier s'engagent dans la voie de la souveraineté".

 

"Nous devons combattre l'impérialisme américain sur deux plans.

 

D'une part, il faut démembrer l'impérialisme américain avec les méthodes révolutionnaires. Tous les pays faisant la révolution sont tenus de l'attaquer et de le démembrer, lui coupant bras et jambes partout où ils le peuvent. En d'autres termes, il faut intensifier la lutte révolutionnaire contre lui partout où il étend ses tentacules agressifs.

 

D'autre part, il convient de démembrer l'impérialisme américain sur le plan politique. Autrement dit, tous les pays doivent maintenir leur Djadjouseung et refuser d'obéir à l'impérialisme américain. C'est alors qu'il se verra isolé sur le plan international et ne pourra plus se conduire en dominateur (...).

 

L'impérialisme américain redoute le plus que les peuples du monde entier s'engagent dans la voie de la souveraineté. S'il redoute le peuple coréen, ce n'est pas que nous disposions de bombes atomiques mais que notre peuple est imprégné des idées du Djoutché et adhère fermement au Djadjouseung. Récemment, l'impérialisme américain a exercé une pression sur le Venezuela pour qu'il n'envoie pas de délégation gouvernementale au Symposium des pays non alignés et autres pays en voie de développement sur l'accroissement de la production alimentaire et agricole. A mon avis, c'est qu'il redoutait que le peuple vénézuélien ne se montre souverain.

 

Je pense que nous deux partis ont raison de préconiser l'adhésion au Djadjouseung. Nous suivons la bonne voie et notre oeuvre est juste. Je suis heureux de constater que la ligne d'indépendance que maintient le Mouvement vers le socialisme du Venezuela est identique au Djadjouseung auquel adhère notre Parti. Nos deux partis devront contribuer à maintenir leur Djadjouseung.

 

Nous saluerons tout pays qui optera pour la souveraineté car la souveraineté répond aux intérêts des peuples.

 

Ceux d'entre vous qui portent le drapeau du Djadjouseung triompheront à coup sûr. J'ai la certitude que la victoire attendra le Mouvement vers le socialisme du Venezuela, s'il éveille l'esprit souverain du peuple, unit étroitement ce dernier et va de l'avant sous le drapeau du Djadjouseung".

 

Source : Kim Il-sung, "Maintenons le Djadjouseung", publié dans Le mouvement de non-alignement et la coopération Sud-Sud, éditions en langues étrangères, Pyongyang, RPD de Corée, 1987, pp. 33-42.

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