La coopération technique peut-elle ouvrir la voie à une reprise du dialogue intercoréen ? En tout cas, une des conséquences du séisme et du tsunami au Japon - suite auquel les deux gouvernements coréens ont décidé d'aider les populations de l'archipel nippon - a été d'engager des négociations Nord-Sud dans le domaine de la recherche volcanique, alors que la dernière éruption du Mont Paektu, point culminant de la péninsule situé à la frontière sino-coréenne, date de 1903.
Le 6 avril 2011, le gouvernement sud-coréen a proposé la tenue d'une nouvelle session de discussions avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) sur la recherche volcanique, en proposant une réunion le 12 avril dans la ville nord-coréenne de Kaesong. Les négociations ont été engagées le mois dernier, sur la proposition de Pyongyang. Une première rencontre a eu lieu le 29 mars dans la ville sud-coréenne de Munsan, où une délégation nord-coréenne de 13 membres conduite par Yoon Yong-geun a rencontré 4 géologistes sud-coréens.
Les deux parties ont alors convenu de la nécessité d'une étude conjointe des activités volcaniques du Mont Paektu, point culminant de la péninsule coréenne (2.744 m), situé à la frontière avec la Chine. Le Mont Paektu est l'une des trois montagnes sacrées de la Corée, où aurait été fondé le royaume de Ko-Choseon en 2.333 avant J.-C. avant d'avoir été, selon les historiens nord-coréens, le théâtre de combats de la guérilla antijaponaise conduite par Kim Il-sung. Bien que le Mont Paektu soit inactif depuis sa dernière éruption en 1903, certains experts estiment qu'il pourrait toujours avoir un noyau actif, et qu'une éruption aurait des effets plus importants que celle survenue en 2010 en Islande.
Parmi les autres montagnes volcaniques en Corée, le mont Halla (1.950 mètres), sur l'île sud-coréenne de Jeju, a connu ses dernières éruptions en 1002 et 1007. Toujours au Sud, le volcan de l'île Ulleung est inactif depuis sa dernière éruption en 7.350 avant J.-C.
Ces échanges interviennent alors que le séisme et le tsunami au Japon ont relancé les discussions sur les risques liés à l'activité volcanique. La coopération technique, sur des questions présentant un intérêt commun pour l'ensemble de la péninsule coréenne, apparaît ainsi comme l'un des principaux champs du dialogue intercoréen.
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