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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 00:16

A ceux qui lui reprochent son séjour en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), la star du basket américain Dennis Rodman souligne qu'il répond à l'appel de ses fans partout dans le monde, et surtout que le sport peut rapprocher les hommes et les nations. La "diplomatie du ping-pong" avait aidé à la normalisation des relations diplomatiques entre les Etats-Unis d'Amérique et la République populaire de Chine dans les années 1970. Pourquoi le basket, aussi populaire aux Etats-Unis qu'en RPDC, ne contribuerait-il pas, demain, à l'avènement d'une ère de paix et de dialogue en Asie du Nord-Est ?  Conscient d'avoir réalisé quelque chose d'historique, l'ancienne star des Chicago Bulls, qui était accompagné de trois membres des Harlem Globetrotters, Bull Bullard, Buckets Blakes et Moose Weekes, a promis de retourner en Corée du Nord.

 "Il [Kim Jong-un] aime le basketball... J'ai dit que Obama aimait le basketball. Commençons par là." A l'issue de sa visite en Corée du Nord, Dennis Rodman, que sa passion commune de ce sport a rapproché du dirigeant nord-coréen qu'il a qualifié d' "ami pour la vie", ne pouvait être plus explicite sur son souhait de voir émerger une diplomatie du basket entre les deux Etats, toujours virtuellement en état de guerre faute d'avoir signé un traité de paix à l'issue des combats de la guerre de Corée en 1953.

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Dennis Rodman a poursuivi en observant également, à propos de Kim Jong-un : "Il m'a demandé de dire une chose à Obama et de faire une chose. Il n'attend d'Obama qu'une chose : un appel." Toujours dans son entretien avec la chaîne ABC News, il a ajouté que le dirigeant nord-coréen, avec qui il a passé deux jours à l'occasion de cet échange sportif organisé par le magazine Vice, "ne veut pas la guerre" avec les Etats-Unis.

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Comme pour la visite de Bill Richardson en janvier dernier, le département d'Etat américain a réagi en déclarant qu'il disposait d'autres canaux d'échanges avec la RPD de Corée et que Dennis Rodman n'était pas un ambassadeur des Etats-Unis, allant jusqu'à déclarer un peu crânement qu'il n'y aurait pas de "debriefing" avec l'ancien basketteur. Au regard du peu de connaissance qu'a en réalité l'administration américaine du pouvoir nord-coréen, il serait pour le moins insolite qu'elle se contente d'écouter les déclarations de Dennis Rodman dans les médias. Toutefois, dans le bras-de-fer où elle est engagée avec Pyongyang, la nouvelle administration Obama ne peut guère avouer publiquement qu'elle ne dispose pas d'autres sources d'information fiables que celles provenant de ceux qui, comme Bill Richardson en début d'année et Dennis Rodman dernièrement, sont invités officiellement par la RPDC. Si ce ne sont eux directement, ce sont les personnes qui les accompagnent qui ont vocation à être soumises aux questions de la CIA et du département d'Etat. En attendant, la Corée du Nord de Kim Jong-un a réussi de jolies opérations de communication en choisissant des personnalités américaines connues et reconnues pour faire savoir sa volonté de dialogue et de paix.

La Corée du Nord a aussi déclaré à plusieurs reprises, par la bouche même de son dirigeant, qu'elle était prête à un dialogue direct avec les Etats-Unis. Dès que seront terminés les exercices militaires conjoints une nouvelle fois engagés avec la Corée du Sud, l'Amérique n'a guère d'autre choix que de s'asseoir à la table des négociations. La question n'est pas tant de savoir si elle le fera, mais quand elle s'y résoudra, dût son amour-propre en souffrir. En attendant, le refus de la main tendue ne peut qu'encourager la RPDC à poursuivre sur la voie de l'escalade avec les Etats-Unis, en renforçant ses capacités d'autodéfense nucléaire et dans le domaine balistique.

 

Sources : AAFC, SportingNews

Photos : KCNA

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