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6 septembre 2013 5 06 /09 /septembre /2013 23:59

kim-il-sung_1670436c--2-.jpgLe 9 septembre 2013 marquera le 65ème anniversaire de la fondation de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). A cette occasion, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a souhaité revenir sur un aspect parfois méconnu : la première Assemblée populaire suprême, qui a proclamé la RPD de Corée, a compris des députés représentant l'ensemble de la péninsule coréenne, et comprenant un grand nombre d'indépendants affiliés à aucun parti.

Du 3 au 10 septembre 1948, la première Assemblée populaire suprême (APS) s'est réunie à Pyongyang et a adopté la Constitution de la RPD de Corée, inspirée du projet présenté par le Comité populaire quatre mois plus tôt, le 1er mai. Le texte constitutionnel a consacré, entre autres, la réforme agraire, l'égalité entre les hommes et les femmes, la nationalisation des ressources publiques et les droits au travail et à la retraite, c'est-à-dire les réformes qualifiées de démocratiques adoptées depuis la Libération de l'occupation japonaise de la Corée. Vétéran de la guérilla antijaponaise, le Président Kim Il-sung (photo ci-dessus à gauche) a été élu Premier ministre par l'APS.

Alors que les élections organisées plus tôt au Sud avaient été boycottées par la plupart des formations de gauche et certains partis centristes et de droite, hostiles à ce qu'ils percevaient comme une première étape dans la division du pays, l'APS souhaitait représenter effectivement l'ensemble des Coréens, du Nord comme du Sud de la péninsule. Selon les autorités nord-coréennes, les élections à l'APS organisées au Sud réunirent 77,5 % de votants, désignant 1 002 délégués qui, à Haeju, désignèrent à leur tour les 360 députés représentant le Sud de la péninsule à l'APS.

La composition de l'APS témoigne de la diversité des composantes politiques qu'elle représentait : le Parti du travail nord-coréen a obtenu 17,9 % des sièges (et le Parti du travail sud-coréen 9,6 %) ; le Parti démocrate nord-coréen, 6,2 % ; le parti Chungwoo, 6,2 % ; l'Alliance de l'union du travail, 4,7 % ; l'Alliance paysanne, 4,7 % ; le Parti du peuple travailleur (sud-coréen), 3,5 % ; le Parti social-démocrate (Sud), 3,5 % ; le Parti de l'indépendance de la Corée (droite, implanté au Sud), 1,2 %. On constate donc que les indépendants occupaient 42,5 % des sièges de la première APS, étant majoritaires pour les délégués représentant le Sud de la péninsule.  

 

Cette répartition des sièges est conforme au principe du Front démocratique uni, mis en place par la RPD de Corée, pour regrouper un ensemble de forces politiques et sociales alliées au Parti du travail qui, toujours en 1948, n'était que le plus important des partis politiques, mais pas le seul. Par la suite, seules deux formations continuèrent à être représentées en tant que telles à l'APS : le Parti démocrate (regroupant des sociaux-démocrates du Sud) et le Parti chondoïste, d'inspiration religieuse, tandis que des indépendants continuent de siéger à l'APS, de même qu'aujourd'hui des représentants des Nord-Coréens ayant le statut de résident permanent au Japon.

 

Dans la rivalité qui s'instaure en 1948 entre le Nord et le Sud de la péninsule, chacun des deux Gouvernements aspire alors à représenter toute la péninsule coréenne. L'engagement du dialogue intercoréen change ensuite la donne, avec le principe d'une seule nation mais de deux gouvernements et de deux Etats commençant à s'engager dans un processus d'échanges et de dialogue en vue de la réunification du pays.


Source principale : Histoire générale de la Corée, éditions en langues étrangères, Pyongyang.

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