A l'occasion du sommet du G20 qui s'était tenu à Séoul les 11 et 12 novembre 2010, le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé un accord sur la restitution des archives royales coréennes pillées par la France en 1866, sous la forme d'un prêt renouvelable de cinq années. Cette décision tendait ainsi à clore un contentieux vieux de plusieurs dizaines d'années entre la France et la République de Corée (du Sud). Le 14 avril 2011, le premier lot de manuscrits est arrivé en Corée.
Depuis une vingtaine d'années, les autorités sud-coréennes réclamaient le retour des archives royales Uigwe pillées par la France en 1866, lors d'une tentative d'invasion coloniale de la péninsule par la France qui avait tourné court. Sous l'impulsion d'associations et de citoyens coréens, ainsi que de l'actuelle représentation diplomatique sud-coréenne en France, un dénouement avait été donné à cet unique réel irritant des relations entre Paris et Séoul, à l'occasion du sommet du G20 à Séoul en novembre 2010. Le chef de l'Etat français avait alors accepté la restitution des archives coréennes sous la forme d'un prêt de cinq ans renouvelable - non sans d'ailleurs susciter une vive émotion dans les milieux français de la conservation, non associés à la prise de décision.
Le 14 avril 2011, un premier lot de 75 manuscrits (sur un total de 297) est arrivé en Corée. Selon le ministère sud-coréen de la Culture, l'ensemble des manuscrits devraient avoir été restitués d'ici fin mai. Ces précieux documents donnent notamment un aperçu détaillé des rites et des protocoles de la dernière dynastie coréenne, la dynastie Choseon (1392-1910).
Si la Convention des Nations unies sur les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, prévoit le retour permanent de tous les biens acquis illégalement, elle n'a pas d'application rétroactive pour les biens pillés avant sa signature (en 1970). Pour sa part, l'AAFC a plaidé de manière constante pour la restitution des archives royales coréennes illégalement pillées dans le cadre d'opérations de nature coloniale, quelle que soit la date à laquelle se sont déroulés les faits. Elle se félicite de l'accord trouvé, même si elle regrette que le prêt permanent n'implique pas un transfert de propriété de ces biens au peuple coréen.
Selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères et européennes, la restitution ainsi opérée va "permettre des échanges culturels accrus, notamment dans le cadre de l'organisation d'années culturelles croisées en 2015-2016, à l'occasion du 130e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Corée".
Sources : AAFC, AP (dont photo).
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