L'Association d'amitié franco-coréenne relaie l'appel lancé par l'Alliance coréenne des mouvements progressistes à tous ceux que concerne la défense de la paix et des principes démocratiques, exigeant la libération immédiate de militants sud-coréens pro-réunification arrêtés le 7 mai dernier sous prétexte de violation de la Loi de sécurité nationale.
Quelle est la situation?
Dans un contexte d'escalade des violences policières en Corée du Sud, destinées à étouffer la colère du public contre la politique et les décisions anti-populaires de l'administration Lee Myung-bak, le National Intelligence Service (la CIA sud-coréenne) a effectué une descente dans les bureaux de la branche sud-coréenne de l'Alliance pan-coréenne pour la réunification (APCR) et a arrêté six de ses membres le 7 mai 2009. Trois d'entre eux, Lee Kyu-jae, Lee Kyeong-won, et Choi Eun-a, ont été immédiatement emprisonnés sur ordre du procureur.
Déploiement policier le 7 mai 2009 à Séoul à l'occasion de la descente dans les bureaux
de l'Alliance pan-coréenne pour la réunification (photo : Cho Sung-bong, Tongil News)
L'Alliance pan-coréenne pour la réunification a été créée en 1991 pour participer à l'effort de réconcilation et de solidarité entre les Coréens du Sud, les Coréens du Nord et les Coréens résidant à l'étranger. L'APCR travaille de manière ouverte pour une réunification indépendante et pacifique de la Corée, et rend publics tous les résultats de ses rencontres avec les Coréens du Nord. En outre, l'APCR est réputée avoir aidé, à la demande du gouvernement sud-coréen, à faciliter la communication avec les Coréens du Nord quand les relations entre Corée du Sud et Corée du Nord étaient bloquées.
L'APCR a été qualifiée de manière malveillante d'organisation "ennemie [pro-Corée du Nord]" par le gouvernement sud-coréen, alors de droite, en 1995, mais les gouvernements suivants l'ont tolérée, en particulier après le premier sommet historique du 15 juin 2000 entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il et le président sud-coréen Kim Dae-jung, sommet qui a permis les premières rencontres entre familles séparées et d'autres réalisations en faveur d'une réconciliation pacifique. Le président Noh Moo-hyun (qui a succédé à Kim Dae-jung) a aussi tenu un sommet en octobre 2007 avec le dirigeant nord-coréen, qui a réaffirmé la déclaration du 15 juin.
Cependant, l'administration sud-coréenne actuelle tente d'annuler les réalisations passées en faveur d'une réunification pacifique et de retourner à la situation de la Guerre froide.
La branche sud-coréenne de l'Alliance pan-coréenne pour la réunification est affiliée à l'Alliance coréenne des mouvements progressistes (ACMP). L'administration sud-coréenne voit dans l'Alliance coréenne des mouvements progressistes le cerveau des manifestations contre l'accord de libre échange entre la Corée du Sud et les Etats-Unis et du mouvement en faveur de la réunification. Deux des trois activistes de l'APCR arrêtés sont aussi membres de l'ACMP. Lee Kyu-jae, président de l'APCR, âgé de plus de 70 ans, est engagé depuis longtemps dans le mouvement pro-réunification.
L'arrestation de responsables de l'APCR constitue une preuve évidente de l'intention du gouvernement sud-coréen de sévir contre les mouvements pacifiques en faveur de la réunification en Corée du Sud dans l'intérêt de l'impopulaire administration actuelle du président Lee Myung-bak, laquelle fait pression depuis ses débuts sur les mouvements pour la défense des droits civils, réprimant sévèrement divers rassemblements populaires et s'attaquant à la liberté d'expression.
Ce que vous pouvez faire
Vous pouvez adresser une lettre au président de Corée du Sud pour faire cesser immédiatement l'oppression contre les mouvements pacifiques et l'emprisonnement de personnes qui défendent la paix et la réunification. Envoyez votre lettre par courrier électronique à l'adresse suivante : foreign@president.go.kr. Vous trouverez ci-après un modèle de lettre.
Vous pouvez également adresser votre soutien à l'Alliance coréenne des mouvements progressistes :
Korea Alliance of Progressive Movements (KAPM)
150-982 Daeyoung Building 3F
139 Youngdeungpo-dong 2-ga
Youngdeungpo-gu,
Séoul
République de Corée
Tel: 82-2-2631-5027
Voir le texte original de l'appel
Monsieur Lee Myung-bak
Président de la République de Corée
Monsieur le Président,
Nous sommes très inquiets de la situation actuelle en Corée, en particulier après la rafle ettectuée dans les bureaux de la branche sud-coréenne de l'Alliance pan-coréenne pour la réunification (APCR) et l'arrestation de trois de ses membres.
Nous considérons que l'Alliance pan-coréenne pour la réunification, fondée en 1991, participe à l'effort pour la réconciliation et la solidarité entre tous les Coréens, du Sud, du Nord et résidant à l'étranger. Ses membres travaillent ouvertement pour une réunification indépendante et pacifique de la Corée, et rendent publics tous les résultats de leurs rencontres avec les Coréens du Nord. En outre, l'APCR est réputée avoir aidé, à la demande du gouvernement sud-coréen, à faciliter la communication avec les Nords-Coréens quand les relations entre la Corée du Sud et la Corée du Nord étaient bloquées.
Nous pensons que la paix et la réunification de la péninsule coréenne sont très importantes pour la paix du monde. Nous croyons aussi que les efforts accomplis par la branche de Séoul de l'APCR dans le domaine des échanges et de la communication avec les Coréens du Nord contribuent à la paix dans la péninsule coréenne.
Nous sommes très choqués d'apprendre que des membres de l'APCR ont été arrêtés pour avoir violé la Loi de sécurité nationale. A nos yeux, la Loi de sécurité nationale ne garantit pas les droits humains élémentaires tels que les droits d'opinion et de libre expression politiques, entre autres, et l'abolition de cette loi est donc une des premières exigences de la société civile. De plus, la loi désigne la Corée du Nord comme un ennemi alors que la Corée du Nord devrait être un partenaire en vue de la réunification. Nous pensons qu'une loi antidémocratique telle que la Loi de sécurité nationale sud-coréenne, utilisée pour réprimer la société civile au nom de la sécurité nationale, doit être abolie. Par conséquent, les arrestations dues à la Loi de sécurité nationale n'ont aucune justification.
Pour nous, les activités de l'APCR sont justes et devraient être encouragées, pas punies.
Nous pressons le gouvernement sud-coréen de relâcher les trois membres de l'APCR et d'arrêter de réprimer les mouvements pacifiques.
Pour la réunification des deux Corée !
Sincèrement.
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