La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a informé les organisations internationales des modalités de lancement de son satellite de télécommunications Kwangmyongsong-2, entre le 4 et le 8 avril 2009. Cette annonce intervient alors que le chef des services de renseignements américains a exprimé sa conviction que, selon lui, il était bien envisagé le lancement d'un satellite, et non un tir de missile comme l'administration américaine en défendait invariablement la thèse jusqu'à présent.
Conformément à ses engagements internationaux, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), partie prenante aux différents traités internationaux sur l'utilisation pacifique de l'espace, a communiqué à l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale et à l'Organisation Maritime Internationale (OMI), les données relatives au lancement d'un satellite de communications Kwangmyongsong-2, au moyen d'une fusée Unha-2, en en précisant les dates (entre le 4 et le 8 avril 2009), les horaires et les coordonnées, comme l'a indiqué à la BBC M. Lee Adamson, porte-parole de l'OMI.
Ces données visent à assurer le lancement en toute sûreté du satellite Kwangmyongsong-2, en évitant notamment toute interception avec un avion ou un navire. Comme l'a précisé l'agence nord-coréenne KCNA, la RPDC souhaite ainsi renforcer la confiance internationale et la coopération scientifique en matière de recherche spatiale.
Anticipant manifestement cette annonce qui met à mal l'argument de l'administration américaine selon lequel était en préparation le lancement d'un missile et non d'un satellite (alors que les techniques utilisées sont très proches), M. Dennis Blair, directeur des services de renseignements américains, avait déclaré à la commission de la défense du Sénat américain, le 9 mars 2009, "Je tends à croire que les Nord-Coréens ont annoncé qu'ils allaient faire un lancement spatial et mon sentiment est que c'est ce qu'ils ont l'intention de faire. Je peux me tromper mais c'est ce que je prévois."
Alors même que la RPDC se positionne comme une puissance responsable dans le domaine de la conquête spatiale, conformément à des engagements internationaux contractés récemment - ce qui marque une différence de situation par rapport au lancement en 1998 du satellite Kwangmyongsong-1 (ici sur une vue d'artiste), alors interprété par les Américains comme un tir de missile, il est pour le moins surprenant que les grandes puissances internationales continuent de s'en tenir aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies pour interdire tout tir, contrairement aux autres pays déjà présents dans le domaine de la conquête spatiale. Cette situation illustre le système de "deux poids, deux mesures" du droit international onusien. Dans ce contexte, Pyongyang a fait savoir qu'il considèrerait comme un acte de guerre la destruction de son satellite envoyé à des fins pacifiques, suite aux menaces en ce sens du Japon. (Sources : AAFC, KCNA, The Vancouver Sun)