Le 24 février 2009, le département spatial de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé le lancement prochain d'un satellite Kwangmyongsong-2. Une annonce critiquée par les Etats-Unis qui estiment qu'il s'agit en fait d'un missile de longue portée Taepodong-2, capable d'atteindre l'Alaska.
Dans un communiqué publié le 24 février 2009 par l'agence KCNA, un porte-parole du Comité des technologies spatiales de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé le lancement prochain d'un satellite de communication Kwangmyongsong-2 ("brillante étoile lumineuse") par une fusée porteuse Unha-2 ("Galaxie") depuis le cosmodrome de la mer de Corée orientale, situé dans la commune de Hwadae, dans le comté de Musudan de la province de Hamgyong du Nord.
La République populaire démocratique de Corée a toujours souligné son droit à développer un programme pacifique de conquête spatiale, en rappelant les progrès accomplis dans ce domaine "par ses propres efforts et technologies depuis les années 1980", en rappelant le lancement avec succès, le 31 août 1998, d'un premier satellite expérimental Kwangmyongsong-1 (ici sur les images de la télévision nord-coréenne). La République populaire démocratique de Corée devenait ainsi la neuvième nation à opérer elle-même le lancement d'un satellite, après l'Union Soviétique, les Etats-Unis, la France, le Japon, la Chine, le Royaume-Uni, l'Inde et l'Israël.
Dans son communiqué du 24 février 2009, l'agence spatiale de RPDC a affirmé que "l'espace extérieur est un bien commun de l'humanité et son utilisation à des fins pacifiques est devenue une tendance générale."
Dans le cadre de son programme spatial, l'agence spatiale de la RPD de Corée a annoncé, toujours dans le communiqué du 24 février 2009, qu'elle envisage, à terme, des opération de télédétection des ressources naturelles et de prévision météorologique, afin notamment de renforcer le potentiel économique du pays.
Les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont mis en garde la Corée du Nord contre une opération qu'ils estiment être, comme en 1998, un tir de missile Taepodong (selon la nomenclature occidentale, les Coréens l'ayant, eux, baptisé "Paektusan") dont la portée de 6.700 km lui permettrait d'atteindre le territoire américain. Une position également partagée par le ministère français des Affaires étrangères et européennes, qui a déclaré le 24 février 2009 : "La France rappelle qu’aux termes des résolutions 1695 et 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord doit s’abstenir de toute activité liée à un programme de missile balistique." La résolution 1718 a été adoptée le 14 octobre 2006, suite à l'essai nucléaire à laquelle a procédé la République populaire démocratique de Corée le 9 octobre 2006.
L'AAFC observe toutefois que les programmes de lancement de satellite de communications ou des missiles balistiques se fondent sur l'utilisation des mêmes technologies, se distinguant essentiellement par leurs finalités. Les critiques adressées à la RPD de Corée sont caractéristiques d'une politique du "deux poids, deux mesures" : lorsque les Etats-Unis ont développé un programme de recherches spatiales, les médias s'étaient alors abstenus de mettre en doute l'annonce par les Etats-Unis d'une conquête pacifique de l'espace, et avaient encore moins mis en doute le droit de la superpuissance états-usienne à conduire des activités reposant sur des technologies duales (à usage civil et militaire), dans un contexte pourtant de confrontation avec l'Union soviétique. S'agissant par ailleurs des résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies, le droit international public est utilisé dans une logique de protection des grandes puissances et de leurs clients, disposant de toute latitude pour renforcer leur arsenal militaire, y compris nucléaire, alors que les Etats-Unis concentrent déjà à eux seuls la moitié des dépenses militaires de la planète. (Sources : AAFC, KCNA, Xinhua)
Sachez faire la différence :
à gauche, le terrifiant missile nord-coréen sur le point de rayer les Etats-Unis de la carte ;
à droite, une des 500 sympathiques fusées américaines apportant un peu de bonheur à l'humanité.
Source : gros médias