Le vendredi 30 janvier 2009, la Commission pour la réunification pacifique de la Corée, à Pyongyang, a dressé le constat que, compte de la nouvelle politique intercoréenne de l'administration Lee Myung-bak, tous les accords pour réduire les tensions politiques et militaires étaient annulés. Une déclaration intervenue aussi après l'annonce de la nomination de Hyun In-taek, artisan de la ligne de confrontation vis-à-vis du Nord de Lee Myung-bak, au poste de ministre de la réunification à Séoul.
La nouvelle administration néoconservatrice à Séoul veut-elle la réunification ? On peut en douter, au regard de la remise en cause par le président Lee Myung-bak des accords intercoréens du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007, pourtant signés au nom des deux gouvernements.
Dans un communiqué publié le vendredi 30 janvier 2009, la Commission pour la réunification pacifique de la Corée, à Pyongyang, a pris acte de la politique de confrontation de Séoul, en déclarant notamment :
"Les relations intercoréennes ont atteint un niveau d'impasse tel qu'il n'est possible ni de les améliorer, ni d'espérer les remettre sur les rails. La confrontation entre le Nord et le Sud dans les domaines politiques et militaires a été poussée à de telles extrémités que les relations intercoréennes ont atteint le seuil de la guerre."
Observant que la politique de confrontation du Sud avait rendus nuls tous les accord conclus entre le Nord et le Sud, la commission pour la réunification observe ensuite que "dans une telle situation il est évident qu'il n'y a aucune nécessité pour la RPDC de rester liés par ces accords Nord-Sud", en en tirant les conclusions suivantes :
"Tout d'abord, tous les points d'accord pour mettre fin à la confrontation politique et militaire entre le Nord et le Sud sont annulés.
"Ensuite, l'accord [de 1991] sur la réconciliation, la non-agression, la coopération et les échanges entre le Nord et le Sud, et les points concernant la ligne de démarcation militaire dans la Mer de l'Ouest figurant en annexe, sont annulés."
Des affrontements meurtriers, sur la ligne de démarcation (Northern Limit Line, NLL) de la mer de l'Ouest, sont intervenus au printemps 1999 et au printemps 2002. La NLL a été tracée unilatéralement en mer de l'Ouest par le commandement des Nations Unies, alors sous la houlette des Etats-Unis, à l'issue de la guerre de Corée (1950-1953) et n'a jamais été reconnue par le Nord. On notera que la déclaration vise explicitement les accords conclus dans les domaines politiques et militaires, à l'exclusion des accords économiques, notamment dans la zone industrielle de Kaesong.
Cette déclaration intervient après l'annonce de la nomination de Hyun In-taek, artisan de la ligne de confrontation vis-à-vis du Nord de Lee Myung-bak, au poste de ministre de la réunification à Séoul. (Sources : AAFC et KCNA, dépêche du 30 janvier 2009)
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