L'éditorial conjoint des principaux titres de presse de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), à l'occasion du Nouvel an 2009 (Juche 98), a mis l'accent sur l'édification d'une nation puissante et prospère à l'horizon 2012, en vue de renforcer l'économie socialiste et d'élever le niveau de vie des Coréens. L'AAFC analyse cet éditorial.
Dans leur éditorial conjoint du 1er janvier 2009, le Rodong Sinmun, organe du Comité central du Parti du travail de Corée, le Joson Inmingun, journal de l'Armée populaire de Corée, et le Chongnyon Jonwi, organe du Comité central de l'Union de la jeunesse socialiste Kim Il-sung, ont mis l'accent sur l'édification d'une nation puissante et prospère à l'horizon de 2012, année du centenaire de la naissance du Président Kim Il-sung.
Cette priorité doit s'inspirer de la reconstruction à un rythme très rapide de la République populaire démocratique de Corée (RPD de Corée, Corée du Nord) au lendemain des dévastations de la guerre de Corée. A l'instar du président Kim Il-sung qui avait impulsé le mouvement Chollima en décembre 1956 à Kangson, le dirigeant Kim Jong-il a appelé dans cette même ville, le 24 décembre 2008, à la construction d'une puissance économique, sur les bases d'une économie planifiée socialiste, en amplifiant l'effort de modernisation engagé à l'occasion du soixantième anniversaire de la fondation de la RPD de Corée, le 9 septembre 1948. La mobilisation de tout le peuple coréen, uni autour de ses dirigeants, du Parti du travail et de l'Armée populaire de Corée, doit permettre de franchir cette nouvelle étape dans "le développement de la révolution".
L'accent est mis tout particulièrement sur les industries de base, la sidérurgie, l'électricité, les transports ferroviaires et les mines de charbon. L'objectif à atteindre est "l'élévation du niveau de vie de la population", pour lequel "résoudre le problème alimentaire est l'exigence pressante du jour." De même, le gouvernement nord-coréen entend "promouvoir sur une vaste échelle la construction de logements."
Enfin, "la réunification du pays est l'aspiration unanime des Coréens et la tâche la plus impérieuse de la nation." A cette fin, les principes de "réconciliation" et de "coopération" doivent l'emporter sur "la politique de confrontation anachronique des autorités sud-coréennes", sans que soit nommé le président sud-coréen Lee Myung-bak. A trois reprises, l'éditorial du 1er janvier 2009 souligne la nécessité d'un engagement à mettre en oeuvre les déclarations Nord-Sud du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007, lesquelles constituent la pierre angulaire des relations intercoréennes.
Les puissances étrangères ne sont pas nommées comme telles, sinon par deux référence à la lutte d'indépendance contre le Japon et la "servilité" à l'égard des Etats-Unis des autorités sud-coréennes. Au contraire, l'appel à développer "les relations avec les pays qui nous traitent amicalement et contribuer(on)t activement à l'oeuvre d'émancipation du monde" peut s'interpréter tant comme la confirmation de l'orientation multilatérale de la politique étrangère de Pyongyang, que comme une volonté de juger sur ses seuls actes, sans a priori, la nouvelle administration Obama.
A cet égard, alors que la RPDC a rappelé une fois encore sa position de principe en faveur de la dénucléarisation de la péninsule coréenne, nous rappelons que l'arme atomique est considérée par Pyongyang comme une arme de dissuasion, loin de toute utilisation à des fins préventives. Enfin, l'esquisse d'un système de "sauvegarde de la paix et de la sécurité en Asie du Nord-Est", dont les pourparlers à six sur le nucléaire nord-coréen pourraient constituer un embryon selon certains analystes, complète l'image qu'a souhaité donner Pyongyang d'un pays aspirant à la prospérité et à la paix.
Editorial conjoint du 1er janvier 2009 sur le site Naenara de la RPD de Corée
Version coréenne sur le blog en coréen de l'AAFC