La crise financière n'a pas épargné la Corée du Sud : alors que le président Lee Myung-bak, fervent partisan de l'économie de marché, n'a d'abord pas suivi les gouvernements européens et nord-américains dans leur plan de soutien au secteur bancaire, les lourdes conséquences attendues sur l'économie réelle l'amènent aujourd'hui à plus de... flexibilité.
Vendredi 17 octobre 2008, l'indice de référence de la Bourse de Séoul, le Kospi, a clôturé à 1180,67 points, soit son plus bas niveau depuis trois ans. Parallèlement, la crise financière internationale s'est traduite par une forte dépréciation du won face au dollar - de plus d'un tiers de sa valeur en un mois - et donc par un renchérissement des produits importés. Alors que le gouvernement sud-coréen avait d'abord refusé de suivre la majorité des autres gouvernements de l'OCDE dans leurs de soutien au secteur financier, les conséquences sur l'économie réelle conduisent à présent l'ultra-libéral Lee Myung-bak à envisager des mesures publiques d'aide aux banques. Après les concertations de ces derniers jours, une plan pourrait être annoncé officiellement le lundi 20 octobre dans l'après-midi.
Les mesures à l'étude concernent à la fois l'économie coréenne et l'Asie de l'Est. Pékin, Tokyo et Séoul ont ainsi envisagé la création d'un Fonds asiatique commun doté de 80 milliards de dollars, dont la mise en place se heurte toutefois à la clé de répartition de la charge financière entre les trois pays et, éventuellement, d'autres pays membres de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (acronyme anglais : ASEAN). Au plan domestique, Séoul envisagerait de fournir par l’intermédiaire de la Banque d’import-export 20 milliards de dollars aux PME ainsi qu’aux institutions financières, et d'intervenir à hauteur de 10 milliards de dollars sur le marché des changes. Une diminution des taxes sur les transactions boursières et des déductions fiscales sur les mouvements de capitaux à long terme seraient également à l'étude. (sources : AAFC, Hankyoreh, KBS World Radio)