Suite à la décision du gouvernement japonais de mentionner, dans les manuels scolaires, que feraient partie de son territoire les îles Dokdo, dont Tokyo conteste la souveraineté coréenne, Séoul a décidé de rappeler son ambassadeur au Japon.
Dès son investiture, le président sud-coréen Lee Myung-bak avait opéré un rapprochement spectaculaire vis-à-vis du Japon, avant de se rendre à Tokyo et d'inviter en Corée l'empereur du Japon. Mais la question de la souveraineté des îles Dokdo vient de rappeler les contentieux toujours latents entre les deux Etats.
Dans le cadre des instructions gouvernementales sur les programmes scolaires, déjà empreintes d'un révisionnisme justifiant le militarisme nippon pendant la Seconde Guerre mondiale, Tokyo a informé Séoul que les programmes scolaires devraient désormais présenter les îles Dokdo (en japonais, Takeshima ; nom international, rochers de Liancourt) comme faisant partie du territoire nippon. La Corée du Sud a réagi en rappelant son ambassadeur au Japon.
Inhabitées mais représentant un enjeu pour la délimitation des zones économiques exclusives et les droits sur la pêche en mer, les îles Dokdo sont depuis 1954 sous le contrôle des garde-côtes sud-coréens. Les revendications japonaises sont récentes : c'est en 1905 que Tokyo, dans sa conquête de l'Asie, prend le contrôle des îles, qui ont ainsi été le premier territoire coréen à être annexe par le Japon à l'aube de la brutale colonisation du Pays du matin calme (1910-1945), durant laquelle les Japonais nièrent l'identité nationale coréenne en interdisant l'usage du coréen et en rendant obligatoire l'adoption de noms japonais.
Conformément à la déclaration de Postdam du 26 juin 1945, la souveraineté japonaise a été limitée aux "îles de Honshu, Hokkaido, Kyushu, Shikoku et d'autres petites îles que nous [les Alliés] désignerons". Puis les directives du Commandement Suprême Allié, du 29 janvier 1946, ont explicitement exclu les îles Dokdo du territoire japonais. Mais celles-ci n'ont pas été mentionnées dans le traité de paix signé par le Japon en 1951 : bien que cette omission ne remette pas en cause les textes antérieurs, elle a été utilisée par le Japon pour appuyer sa revendication territoriale des îles Dokdo.
Pour sa part, la République populaire démocratique de Corée considère que les îles appartiennent à la nation coréenne, et elle rejette fermement les demandes du Japon.
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