Les manifestations du 1er mai 2008 en Corée ont été dominées, au Nord comme au Sud de la péninsule, par les luttes sociales et politiques. Au Sud, la centrale syndicale KCTU a mis l'accent sur la régularisation des travailleurs étrangers et l'opposition à l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis.
La fête du travail a été célébrée pour la première fois en Corée en 1923, alors que l'identité coréenne était niée par le colonisateur japonais. Dès l'origine, les commémorations du 1er mai en Corée ont ainsi lié les luttes politiques et sociales.
Les manifestations du 1er mai 2008 s'inscrivent dans cette tradition. Au Nord de la péninsule, les les commémorations ont rappelé notamment les cérémonies conduites en 1939, après la bataille de Xiaodeshui contre l'occupant japonais, et le rassemblement organisé à Pyongyang en 1946, au lendemain de la Libération. Le 1er mai, jour férié en République populaire démocratique de Corée, a aussi été l'occasion de rappeler l'objectif de construction d'un pays plus puissant et plus prospère en 2012, alors que les autorités nord-coréennes ont fait de l'élévation du niveau de vie un objectif prioritaire.
Au Sud de la péninsule, la Fédération des syndicats coréens (Federation of Korean Trade Unions, FKTU) a réuni 20.000 participants lors du marathon organisé à l'occasion du 1er mai. De son côté, la Confédération coréenne des syndicats (Korean Confederation of Trade Unions, KCTU) a réuni 10.000 manifestants dans un défilé à Séoul avec pour mots d'ordre l'opposition à l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ainsi que l'obtention du statut de travailleur permanent pour les travailleurs étrangers. La KCTU a par ailleurs offert des bourses aux enfants des travailleurs en situation irrégulière.
L'accord de libre-échange avec les Etats-Unis (free trade agreement, FTA) reste à ratifier, après l'opposition des députés de la précédente législature qui soulignaient notamment les risques pour les paysans coréens et la remise en cause de l'exception culturelle coréenne en matière de cinéma.
Disposant d'une majorité parlementaire après les élections législatives d'avril 2008, le président Lee Myung-bak, en visite aux Etats-Unis, a promis à Wahington la ratification du FTA, en acceptant le préalable posé par les Américains d'une levée des restrictions aux importations de boeuf des Etats-Unis. Ces limitations avaient été mises en place en application du principe de précaution, pour éviter les risques sanitaires de diffusion de l'ESB.