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3 janvier 2025 5 03 /01 /janvier /2025 14:34

Si la résistance héroïque des Sud-Coréens contre l'assaut du Parlement lors de la tentative d'imposer la loi martiale, les 3 et 4 décembre 2024, avait montré la vitalité de la démocratie en République de Corée, l'admiration le cède à la stupeur face à l'acharnement du président Yoon Seok-yeol, contre qui a été votée une motion de destitution, à se maintenir au pouvoir à tout prix, enfermé dans une attitude de déni, alors que ses partisans manifestent en permanence devant son domicile, où son arrestation a échoué le 3 janvier 2024. 

Des assistants parlementaires et des fonctionnaires barricadent l'accès à l'Assemblée nationale, avant l'arrivée des troupes de la loi martiale, lors de la tentative de coup d'Etat des 3 et 4 décembre 2024

Des assistants parlementaires et des fonctionnaires barricadent l'accès à l'Assemblée nationale, avant l'arrivée des troupes de la loi martiale, lors de la tentative de coup d'Etat des 3 et 4 décembre 2024

Yoon Seok-yeol refuse de répondre aux convocations du Bureau d'enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO) et s'est retranché dans sa résidence de Séoul, protégé par des soldats du Commandement de défense de la capitale, d'une part, et les gardes du service de sécurité présidentielle (PSS), d'autre part - car, même s'il a fait l'objet d'une motion de destitution, il reste protégé. A proximité, des manifestants appellent les uns à son départ, les autres à ce qu'il résiste face à ce qu'ils considèrent comme un complot communiste, dans un amalgame entre l'opposition démocrate et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Des évangélistes conservateurs font aussi partie des ultras à la pointe du mouvement pro-Yoon : on peut estimer le courant de soutien au président Yoon à quelque 10 % de l'opinion publique sud-coréenne, une fraction de même importance ayant choisi de soutenir l'ancienne présidente Park Geun-hye après sa destitution en 2016. 

Et Yoon Seok-yeol n'entend pas décevoir ses partisans : il a promis de "lutter jusqu'au bout", cherchant à endosser le costume du résistant. 

Face à une attitude aussi peu coopérative, le CIO a décidé de lancer un mandat d'arrêt - une première contre un chef de l'Etat en exercice, même sous le coup d'une procédure de destitution. Les forces protégeant Yoon, et notamment de la PSS, ont empêché son arrestation le 3 janvier 2025 : les affrontements pendant plus de 5 heures et demie ont conduit le CIO à suspendre le mandat d'arrêt contre Yoon, afin notamment de protéger les enquêteurs. 

Concernant la procédure de destitution, sur les trois juges constitutionnels devant être nommés, le président par intérim Choi Sang-mok n'a accepté de nommer que deux des trois candidats proposés par les parlementaires - un candidat des démocrates et un autre du parti présidentiel, exigeant que l'opposition démocrate, majoritaire, trouve un compromis avec les conservateurs sur le troisième candidat. Une attitude qui montre que les conservateurs, malgré leur forte impopularité que ne fait que renforcer l'attitude du président Yoon, n'entendent rien lâcher de l'exercice du pouvoir, contribuant à encore approfondir la crise politique.

Principale source : 

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