La Sud-Coréenne Han Kang a obtenu le Prix Nobel de littérature le 10 octobre 2024. Alors que la littérature coréenne est considérée comme l'une des plus riches au monde, marquée par l'influence d'auteurs comme Ko Un et Hwang Sok-yong, c'est la première fois qu'un écrivain de la République de Corée obtient le prix Nobel de littérature - et le deuxième prix Nobel décerné à un Coréen, après le prix Nobel de la paix qui avait récompensé Kim Dae-jung, artisan du rapprochement intercoréen.
Née le 27 novembre 1970 à Gwangju, la romancière Han Kang a grandi dans un milieu marqué par la littérature et l'engagement : son père, le romancier Han Sung-won, a connu Cho Se-hui et a notamment obtenu le prix littéraire Yi Sang en 1988. Sa fille a décroché le même prix littéraire en 2005.
Inspirée par Lim Chul-woo, Kang So-cheon, Ma Hae-song, Astrid Lindgren, Dostoïevski ou encore Pasternak, Han Kang fait ses débuts littéraires avec la publication de cinq de ses poèmes en 1993, dont Hiver à Séoul, dans la revue Littérature et société. Mais c'est en tant que romancière qu'elle devient l'un des auteurs majeurs de la littérature coréenne : après le recueil de nouvelles Un amour de Yeosu, publié en 1995, elle plonge ses récits dans l'histoire tumultueuse de la République de Corée, notamment à l'époque de la dictature, tout en dressant des portraits psychologiques de personnages exposés dans leur grandeur d'âme et leu vulnérabilité. Le prix Nobel l'a récompensée "pour sa prose poétique intense qui affronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la nature humaine".
Le roman Celui qui revient (2014) a pour thème le soulèvement de Gwangju en 1980. Récompensé du prix Médicis étranger en 2023, Impossibles adieux revient, en 2021, sur le soulèvement de Jeju - où elle avait elle-même vécu quatre mois, en rencontrant des témoins de la répression - en 1948. Cet engagement lui avait valu de figurer sur la liste noire des artistes ne devant pas recevoir de subventions gouvernementales sous la présidence de la très autoritaire Park Geun-hye.
Han Kang s'est également engagée sur les sujets de société. La Végétarienne, premier de ses romans traduit en anglais, également adapté au cinéma par Lim Woo-seong en 2010 (Vegetarian), raconte comment l'héroïne, Yeong-hye, choisit de devenir vegan, et quelles sont les pressions qu'elle subit. La Végétarienne a reçu l'International Booker Prize en 2016. Han Kang explore les thèmes de la mort et de la solitude dans Pars, le vent se lève (2010) et Blanc (2016).
L'oeuvre puissante et forte de Han Kang a été publiée en français par les éditions Le Serpents à Plumes, et par Grasset pour Impossibles adieux.
Sources :
The Nobel Prize in Literature 2024
The Nobel Prize in Literature 2024 was awarded to Han Kang "for her intense poetic prose that confronts historical traumas and exposes the fragility of human life"
https://www.nobelprize.org/prizes/literature/2024/han/facts/
Han Kang ou Han Gang (en coréen : 한강), née le à Gwangju, est une romancière sud-coréenne. Elle est la lauréate du prix Nobel de littérature 2024 " pour la profondeur de sa prose poétiqu...
commenter cet article …