En face du G7 qui apparaît comme un club regroupant exclusivement des puissances occidentales et libérales après la suspension de la Russie du G8 en 2014, quatre puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde et Chine, d'où l'acronyme BRIC) se réunissent chaque année depuis 2009 lors de sommets internationaux qu'elles accueillent à tour de rôle. Elles ont été rejointes par l'Afrique du Sud en 2011 (d'où le nouveau nom de BRICS) puis par l'Egypte, les Emirats Arabes Unis, l'Ethiopie et l'Iran en 2024 (formant ainsi le groupe BRICS+). Plusieurs dizaines d'autres pays du Sud (mais aussi européens, comme la Serbie) ont exprimé leur souhait de rejoindre les BRICS+ qui tend à devenir l'expression du Sud global élargi à la Russie, alors que le prochain sommet est prévu dans ce pays, à Kazan, en octobre 2024. Récemment, c'est la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) qui a aussi manifesté son intérêt pour devenir membre des BRICS+.
C'est un média spécialisé dans les cryptomonnaies, Cointribune, qui a évoqué ce souhait de la RPDC de rejoindre les BRICS+. Cet intérêt a été rapproché de la proposition russe de développer une nouvelle unité monétaire basée sur un panier des devises des Etats membres du groupe, ce qui remettrait en cause la domination du dollar américain.
Toujours selon Cointribune, la Corée du Nord, exclue du réseau SWIFT et plus largement des circuits financiers internationaux, aurait ainsi accès à des systèmes de paiement alternatifs. Engagé dans un bras-de-fer avec Washington, Pyongyang participerait aussi à la dédollarisation de l'économie.
Si les membres des BRICS+ se sont exprimés à plusieurs reprises pour une réforme des organisations financières internationales (FMI, Banque mondiale) et plus largement pour une nouvelle gouvernance mondiale - impliquant selon eux une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies -, ils ont aussi mis en place la Nouvelle banque de développement, basée à Shanghaï, dont l'objet est de financer des projets d'infrastructures dans les pays en développement, ainsi que de pouvoir mobiliser une réserve de devises pour faire face aux chocs financiers dans les pays émergents. L'absence de conditionnalité des aides tranche avec les règles qu'impose le FMI.
Principale source :
La Corée du Nord frappe à la porte des BRICS : Vers un nouvel équilibre mondial ?
Découvrez comment la Corée du Nord aspire à rejoindre les BRICS, un mouvement qui pourrait redéfinir l'équilibre économique....
commenter cet article …