Figure éminente de la résistance antijaponaise en ayant alors été l'un des auteurs majeurs de la littérature prolétarienne, Ri Ki-yong s'est installé au nord de la péninsule après la Libération en 1945. Ayant dirigé la Fédération de la littérature et des arts de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), il a joué un rôle éminent pour définir les orientations de la littérature en RPDC. Ses oeuvres font partie des classiques nord-coréens, dans son pays et à l'étranger.
Si les sources divergent quant à sa date de naissance exacte à Asan, dans la province du Chungcheong du Sud (aujourd'hui en Corée du Sud), Ri Ki-yong est né le 29 mai 1895 selon la date figurant sur sa pierre tombale, au cimetière des martyrs patriotes.
Ayant étudié au Japon (notamment à l'école d'anglais Seiisku à Tokyo), il retourne en Corée après le tremblement de terre de Kanto en 1923. Ecrivant sous le nom de plume de Min-chon, auteur de La lettre secrète du grand frère et du Feu-chasse-rats (en coréen, Seohwa), il rejoint, à l'instar d'autres patriotes coréens, la Fédération coréenne des artistes prolétariens (KAPF). Il s'attache à dépeindre la misère des paysans coréens, soumis au double joug du capitalisme et de la colonisation japonaise, ce qui les rattache au prolétariat malgré le statut de propriétaire d'une partie d'entre eux - les paysans ne formant ainsi plus une classe sociale unifiée. Dans son oeuvre majeure, Terre natale (1933-1934), parue d'abord en feuilleton dans le quotidien Chosun Ilbo, il montre l'éveil de la conscience paysanne qui s'engage dans la résistance antijaponaise. Le rôle des intellectuels est alors de retourner sur leur terre natale en soutenant la classe paysanne opprimée. Son roman La frontière a été transposé à l'écran par Yoon Bong-chun en 1942.
Rédacteur en chef de la revue culturelle du Parti communiste coréen Lumière de Choseon en 1926, Ri Ki-yong développe les principes d'une littérature prolétarienne - que reprendra ensuite le Nord après 1945. Les activités antijaponaises de celui qui devait ensuite être décrit comme le père de la littérature nord-coréenne lui valent d'être emprisonné pendant deux années. Son patriotisme a été loué par le Président Kim Il-sung dans ses mémoires A travers le siècle.
Au Nord, où il est devenu le dirigeant de la Fédération coréenne de la littérature et des arts, il écrit le roman Terre (1949). Il a aussi présidé le Comité central de l'association d'amitié soviéto-coréenne et été l'un des vice-présidents de l'Assemblée populaire suprême de 1957 à 1972.
Ri Ki-yong est décédé le 9 août 1984.
Sources :
3. Yi Ki-yŏng: A Successful Literary Cadre
3. Yi Ki-yŏng: A Successful Literary Cadre was published in Soldiers on the Cultural Front on page 71.
https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/9780824860783-004/html