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7 avril 2018 6 07 /04 /avril /2018 23:17

Le 6 avril 2018, la Cour centrale du district de Séoul a condamné l'ancienne présidente Park Geun-hye (66 ans) - destituée le 10 mars 2017 à la suite de l'affaire Choi Soon-sil - à une peine de 24 ans de prison et à une amende de 18 milliards de won (soit 13,89 millions d'euros). Si les médias ont titré sur les chefs d'accusation de corruption et de trafic d'influence, ce sont aussi certaines atteintes aux libertés publiques qui ont été jugées, en particulier l'établissement d'une "liste noire" qui visait notamment à priver des milliers d'artistes de tout accès aux subventions publiques.

Le fauteuil vide de la prévenue Park Geun-hye

Le fauteuil vide de la prévenue Park Geun-hye

C'était le procès du siècle en République de Corée (Corée du Sud), dont le verdict a été retransmis en direct à la télévision ce 6 avril 2018 - mais en l'absence de la prévenue, qui a refusé de comparaître, après avoir cessé de se présenter aux auditions pour dénoncer la prolongation de six mois de sa durée de détention, en octobre 2017 (afin de permettre aux juges de mener à bien leurs investigations). En écopant d'une peine de 24 ans de prison (les procureurs proposaient 30 ans), Mme Park Geun-hye est plus lourdement condamnée que son ancienne confidente et gourou Choi Soon-sil (20 ans de prison). Ce qui est logique compte tenu des responsabilités plus importantes qui incombaient à la chef de l'Etat, et aussi des atteintes aux libertés publiques qui ont été jugées. Elle a été reconnue coupable de 16 chefs d'accusation, dont ceux de corruption, abus de pouvoir, coercition et divulgation de secrets d'Etat, qui recoupent assez largement les motifs de sa destitution.

Le système de corruption mis en place à son profit et celui de Choi Soon-sil a été tout particulièrement mis en avant. Comme l'a observé Yonhap, citant la cour : 

 

Park a reçu 7,3 milliards de wons de pots-de-vin de Samsung, selon la Cour. Sept milliards de wons de dessous-de-table ont été versés par le conglomérat Lotte à une fondation à but non lucratif appartenant à Choi, a-t-elle ajouté.

La Cour a estimé Park coupable d'avoir forcé SK, le troisième conglomérat du pays, à payer 8,9 milliards de wons à l'une des entreprises de Choi, bien que la somme n'ait jamais été versée. Elle a aussi poussé d'autres grandes entreprises à faire affaire avec des entreprises dirigées par Choi et ses connaissances, a dit le juge.

Comme le relève également l'agence Yonhap, la "liste noire" a aussi été invoquée à l'appui du jugement : 

Elle a aussi été reconnue coupable d'avoir ordonné de créer une liste noire d'artistes critiques envers son administration. Ceux qui figuraient sur cette liste se voyaient interdits de subventions publiques.

La Cour l'a de plus désignée coupable d'avoir renvoyé ou rétrogradé les fonctionnaires qui n'ont pas voulu désavantager les artistes figurant sur la liste.

A l'extérieur du tribunal, des partisans de la chef de l'Etat déchue défendaient encore et toujours leur héroïne : les conservateurs continuent toujours de peser davantage dans la société et la politique sud-coréennequ'une prétendue influence socialiste ou communiste.

Sources : 

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