Plusieurs conférences ont eu lieu dans les Vosges, au cours du week-end des 20 et 21 janvier 2018, sur la situation en Corée et tout particulièrement en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), à l'initiative ou avec le soutien du comité régional grand Est de l'Association d'amitié franco-coréenne et de la fédération départementale du Mouvement de la paix. Ces différentes rencontres ont permis de mieux connaître la réalité d'un pays au-delà de préjugés tenaces, afin de favoriser la paix dans cette partie du monde.
Une semaine après l'intervention de Dorian Malovic au Foyer rural de Tousson, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a récidivé en organisant la venue cette fois à Saint-Dié, le 20 janvier 2018, du journaliste de La Croix chef du service Asie, co-auteur avec Juliette Morillot de La Corée du Nord en 100 questions. La rencontre avait lieu à la librairie indépendante Le Neuf, dans le cadre de ses petits déjeuners "Le monde en questions". Lors du débat animé par Damien Jamet, membre de l'AAFC, maître de conférences en informatique à l'Université de Lorraine qui a visité deux fois la RPD de Corée (en juillet 2015 et décembre 2017) et initié des contacts universitaires franco-nord-coréens en ce domaine, Dorian Malovic a démonté un à un les clichés qui continuent de marquer l'imaginaire collectif occidental sur la Corée du Nord, dont les évolutions en cours sont négligées au même titre que celles qu'avait connues la République populaire de Chine plus de trois décennies plus tôt : pour reprendre une métaphore relevant du domaine de l'informatique, il est difficile de changer de logiciel, alors même que le bond technologique qu'a connu le pays en se dotant d'une force de dissuasion nucléaire autonome aurait dû interpeller plus tôt.
Dorian Malovic s'est ensuite prêté au jeu des questions-réponses avec une salle trop petite pour accueillir un public de plus de 60 personnes, qui était par ailleurs suivie en direct par plus de 80 personnes sur la page Facebook de la librairie, avant de dédicacer des exemplaires de son ouvrage, aujourd'hui le livre le plus vendu en France sur la Corée du Nord.
Ce week-end vosgien consacré à la question coréenne a ensuite abordé plus particulièrement la thématique de la paix, lors de trois conférences-rencontres de Benoît Quennedey, président de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), à Gérardmer puis à Epinal (le 20 janvier), et enfin à Villers, près de Mirecourt (le 21 janvier), à l'initiative de Pierre-Olivier Poyard, secrétaire fédéral du Mouvement de la paix des Vosges, président du comité régional Grand Est de l'AAFC.
Benoît Quennedey a rappelé l'histoire de la nation coréenne, dont l'unité nationale est plus que millénaire, et les aspirations des Coréens à la réunification de leur patrie divisée en 1945 par le jeu des grandes puissances. Il a souligné le traumatisme causé par la guerre de Corée, qui a causé près de 3 millions de morts : plus d'un Nord-Coréen est mort dans ce conflit où le napalm a pour la première fois été utilisé à grande échelle par les troupes des Nations unies sous commandement américain, ainsi que des armes bactériologiques et chimiques. Dans ce contexte, l'arme nucléaire est considérée par Pyongyang comme son assurance-vie pour ne pas subir le sort de l'Irak en 2003 et de la Libye en 2011. Partageant pleinement le combat pacifiste du Mouvement de la paix, l'AAFC soutient l'initiative du prix Nobel de la paix 2017, la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires, pour un retour immédiat au dialogue sur la question coréenne. Les sanctions, qui frappent cruellement les populations civiles, doivent être levées : les vies coréennes n'ont pas moins de valeur que les vies américaines.
Deux ouvrages publiés par Delga consacrés à la Corée du Nord étaient proposés à la vente : La Corée du Nord, cette inconnue de Benoît Quennedey, et Comment peut-on être Coréen (du Nord) ?, de Robert Charvin, vice-président de l'AAFC et ancien doyen de la faculté de droit de Nice (préface de Jean Salem).
L'AAFC appelle tous les pacifistes à la rejoindre dans son combat pour la paix en Corée et pour que la France joue un rôle positif dans la diminution des sanctions et le retour au dialogue pour résoudre les questions en suspens : à cet égard, le dialogue intercoréen renoué à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, constitue un signal encourageant.
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