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11 septembre 2017 1 11 /09 /septembre /2017 20:24

La date de la fête coréenne de Chuseok dépend du calendrier lunaire : elle tombera en 2017 le 4 octobre, coïncidant en outre avec le 10e anniversaire de la déclaration intercoréenne du 4 octobre 2007. Cette fête traditionnelle a été à plusieurs reprises l'occasion d'émouvantes réunions de familles séparées (ou à tout le moins d'en fixer les modalités) de part et d'autre du trente-huitième parallèle (la dernière fois en 2015). Mais les perspectives de telles retrouvailles se sont évanouies cette année, dans le contexte de montée des tensions autour de la péninsule coréenne. L'AAFC propose une analyse de cette mesure emblématique des échanges Nord-Sud qui ont lourdement pâti de la situation internationale. 

Le 26 octobre 2015, des Nord et des Sud-Coréens se disent une dernière fois au revoir après s'être trop brièvement retrouvés.

Le 26 octobre 2015, des Nord et des Sud-Coréens se disent une dernière fois au revoir après s'être trop brièvement retrouvés.

La réunion des familles coréennes séparées par la division de leur pays est un des rares sujets de relatif consensus entre progressistes et conservateurs en Corée du Sud concernant la politique vis-à-vis du Nord. C'est donc sans surprise que le libéral Moon Jae-in, après son élection le 9 mai 2017, a relancé le processus de réunion des familles divisées. Depuis la première rencontre en 1985, ce sont 19 800 Sud et Nord-Coréens qui se sont ainsi retrouvés, lors de rencontres organisées à 20 reprises. Les démarches ont été entreprises par les autorités sud-coréennes pour permettre aux 60 500 de leurs compatriotes figurant sur une liste d'attente d'espérer faire partie des heureux élus qui reverraient leurs proches cet automne. Malheureusement cet espoir a aujourd'hui tout lieu de devoir être déçu.

Le gouvernement sud-coréen a dénoncé l'absence de réponse du Nord, une fois passé la date limite qu'il avait fixée (le 1er août) pour des réunions préparatoires entre les Croix-Rouges des deux parties. La réalité est plus complexe : les autorités nord-coréennes ont souligné le double jeu selon elles du Sud, qui d'un côté parle d'améliorer les relations intercoréennes et de l'autre adopte une position de plus en plus intransigeante sur les questions de sécurité qui - pour Pyongyang - relèvent de l'autodéfense et de ses rapports avec les Etats-Unis, et non des échanges Nord-Sud. Par ailleurs, la République populaire démocratique de Corée n'avait pas fermé la porte au dialogue : elle souhaitait que soit mise sur la table la question des 12 employées d'un restaurant nord-coréen qui, selon Pyongyang, ont été emmenées de force au Sud par les services secrets, dans des conditions extrêmement troubles. Le refus de la République de Corée d'aborder ce sujet a achevé de ruiner les espoirs de dialogue.

Car aucune des deux parties n'envisageait initialement un échec des discussions. Lors de ses voeux de nouvel an, le Maréchal Kim Jong-un avait mis l'accent sur le fait que l'année 2017 comportait plusieurs dates anniversaires du dialogue intercoréen - dans une main tendue au Sud, alors que se profilait une alternance politique. Quant aux autorités sud-coréennes, elles prévoient encore une forte hausse des dotations budgétaires pour les échanges Nord-Sud en 2018 - en particulier, pour l'organisation de réunions de familles séparées à trois reprises. Il reste à espérer que la volonté se joigne aux moyens, en vue de renouer des échanges qui restent aujourd'hui au point mort, dans tous les domaines. 

Sources : 

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