Après que le Conseil de sécurité des Nations unies eut imposé à la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) le plus lourd régime de sanctions internationales qu'ait jamais eu à subir la RPD de Corée, Pyongyang a réagi avec colère, en vitupérant contre Washington et en déclarant que l'abandon de ses programmes balistiques et nucléaires n'était pas à l'ordre du jour. Dans ce contexte tendu, le Président américain Donald Trump a fait de la surenchère dans l'escalade verbale : un manque de sang-froid particulièrement inopportun et inquiétant ayant nécessité une mise au point du secrétaire d'Etat Rex Tillerson, relativisant la portée des propos de Donald Trump. Plus que jamais, l'Association d'amitié franco-coréenne estime que tout doit être mis en oeuvre pour retrouver le chemin du dialogue et de la paix dans la péninsule coréenne.
Après l'adoption de la résolution 2371 par le Conseil de sécurité des Nations unies, Pyongyang a réagi avec sa rhétorique habituelle, en déclarant que les Américains paieraient "un millier de fois" "le prix de leurs crimes".
Alors que la RPD de Corée a développé une force de dissuasion nucléaire pour ne pas connaître le sort de l'Irak ou de la Libye, ce qui ne rend pas crédible l'hypothèse d'une attaque en premier des Etats-Unis, ces derniers - dont le budget militaire est au bas mot 100 fois celui de la Corée du Nord - représentent une menace autrement plus sérieuse pour la paix du monde. Dans ce contexte, les réactions de Donald Trump ont été particulièrement inquiétantes, le commandant en chef des armées américaines promettant de déchaîner sur le RPD de Corée "le feu et la colère" dans une réaction d'une ampleur "que le monde n'a jamais vue jusqu'ici" : Donald Trump a-t-il l'intention de déclencher une guerre nucléaire ? Face à la menace, les Nord-Coréens ont surenchéri, en rappelant que la base militaire américaine de Guam était à portée de leurs missiles.
L'impulsivité de Donald Trump a soulevé une vague de désapprobations non seulement parmi ses opposants démocrates, mais aussi au sein des républicains les moins pacifistes, comme le sénateur John McCain qui a observé que les grands dirigeants du monde ne menacent pas leurs ennemis quand ils ne sont pas prêts à agir - ce qui est manifestement le cas des Etats-Unis qui n'envisagent pas sérieusement une seconde guerre de Corée. Car, comme a dû le préciser le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, il n'y a pas de "quelconque menace imminente" de conflit au regard de l'évolution de la situation dans les 24 dernières heures. En fidèle collaborateur, le chef de la diplomatie américaine a tenté de justifier les propos belliqueux de Donald Trump en déclarant que ce langage de fermeté était le seul que comprenait la RPD de Corée.
Les appels à la retenue de l'ensemble des parties sont venus non seulement, comme à l'ordinaire, de la Chine et de la Russie, mais aussi des alliés des Etats-Unis, comme la France. Selon Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement français, Paris appelle "toutes les parties à agir de manière responsable pour une désescalade des tensions" ; la France "observe avec inquiétude ce qui se passe" et "est prête à mettre en oeuvre tous les moyens à sa disposition pour trouver une solution pacifique".
L'AAFC avait observé que le très lourd régime de sanctions imposé par la résolution 2371 n'aiderait en rien à résoudre la question coréenne : pourquoi satisfaire toujours davantage les exigences exorbitantes des Etats-Unis de Donald Trump, empêtré dans des difficultés intérieures et qui rêve à voix haute d'une guerre aux conséquences désastreuses et dont personne ne veut ? La communauté internationale, en donnant aux autorités américaines le sentiment que le monde entier se rangeait derrière Washington par l'adoption de la résolution 2371, a commis une faute lourde pour la paix mondiale. Mais il est encore temps de prendre un autre chemin. La paix et le dialogue exigent que toutes les parties fassent preuve de compréhension des attentes de leurs interlocuteurs. Un préalable est que les Etats-Unis cessent leurs exercices de guerre conjoints avec la Corée du Sud et disent clairement que le retour aux discussions multilatérales dans la péninsule coréenne s'accompagnera simultanément d'une levée d'une partie des sanctions internationales qui touchent lourdement (sinon exclusivement) les populations nord-coréennes.
Sources :
La Corée du Nord serait en mesure de miniaturiser des armes nucléaires. Donald Trump a lancé une spectaculaire mise en garde au régime de Pyongyang. Nombre d'élus américains ont critiqué les...
Trump promet le feu à Pyongyang, la Corée du Nord menace l'île de Guam
La Corée du Nord a averti qu'elle pourrait tirer des missiles près de l'île américaine de Guam, dans le Pacifique, alors que le président américain Donald Trump a promis au régime nord-coré...
News from The Associated Press
WASHINGTON (AP) -- The Latest on President Donald Trump and North Korea (all times local): 12:15 p.m. France is urging all sides "to act responsibly and to de-escalate" tensions over North Korea's ...
Corée du Nord : pas de "menace imminente", selon Rex Tillerson
Après la récente escalade verbale qui a conduit Donald Trump et Kim Jong-Un à se menacer sans ménagement, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a préféré jouer la carte de l'apaise...
https://www.sudradio.fr/index.php/monde/coree-du-nord-pas-de-menace-imminente-selon-rex-tillerson
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