Du 22 au 29 juillet 2017, Séoul a accueilli le 102e congrès mondial d'espéranto. Parmi les participants figuraient Marianne Dunlop, Nathalie Kesler et François Lo Jacomo, membres du bureau du comité espéranto de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), qui avaient tous trois visité la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), dans le cadre d'un déplacement organisé par l'AAFC, en avril 2017. Ils ont ainsi pu intervenir dans les discussions sur la réunification de la Corée sur la base de ce qu'ils ont vu et entendu en RPD de Corée.
Le 28 juillet 2017 s'est déroulé avec succès une expérience sans précédent dans le cadre des congrès universels d'espéranto : dans les locaux du Parlement de la République de Corée (Corée du Sud), les représentants de 21 pays ont donné leur point de vue, parfois similaires, parfois divergents voire même opposés, au sujet de la réunification de la Corée. Cet échange s'est effectué sur la base de questionnaires envoyés deux ans plus tôt par un des organisateurs du congrès, le professeur So Gilsu, membre d'honneur de l'association universelle d'espéranto (UEA), qui a fait une synthèse des réponses reçues de différents pays.
La rencontre a permis un débat très animé entre des personnes devant un public de plus de 130 personnes, en présence des médias nationaux sud-coréens. La France a pu compter exceptionnellement deux membres à la tribune (Nathalie Kesler et François Lo Jacomo), les représentants de trois des vingt-et-un pays sollicités étant absents et excusés. Ayant visité la RPD de Corée en avril 2017, les deux représentants français ont ainsi pu exposer le point de vue nord-coréen.
Les discussions ont porté notamment sur les origines de la guerre de Corée, guerre civile internationalisée qui a causé des millions de morts et entériné la division du pays. A cet égard, Nathalie Kesler a cité l'ouvrage du professeur Channing Liem La guerre de Corée : une question sans réponse. Ancien ambassadeur sud-coréen aux Nations unies, Channing Liem, né au Nord de la péninsule, était un chrétien opposé au régime autoritaire de Syngmann Rhee, premier président de la République de Corée. A contre-courant de l'opinion couramment admise en Occident, Channing Liem rejette l'imputation du déclenchement de la guerre aux Nord-Coréens, en soulignant les intentions bellicistes de Syngman Rhee et la multiplication des incidents meurtriers le long de la frontière bien avant la généralisation du conflit en juin 1950.
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