L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a engagé de manière ancienne des coopérations dans le domaine du cinéma, que nous rappelons ci-après en présentant les liens anciens, mais aujourd'hui distendus, entre la France et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) sur les sujets cinématographiques. Contactée par la Korfilm, l'AAFC a d'ores et déjà pris de nouveaux contacts, et remis de la documentation à ses interlocuteurs coréens.
L’intérêt que portent les Coréens pour le cinéma français ne date pas d’aujourd’hui puisque l’on connaît dès 1958 le célèbre Moranbong une aventure coréenne, coproduction RDPC-France de Jean-Claude Bonnardot et Armand Gatti.
En 2010, ce film a fait l’objet d’une ressortie et présentation au festival de Pyongyang grâce à l’action de Jérémy Segay, membre du comité de sélection de la Quinzaine des Réalisateurs au festival de Cannes. L’AAFC a ainsi accompagné, efficacement et sans ostentation, divers projets et rencontres sur le thème du cinéma nord-coréen, particulièrement méconnu en France.
Cependant, quelques audacieux ont tenté des aventures…. Comme par exemple le distributeur français Pretty Pictures avec Le journal d’une jeune nord-coréenne sorti en Corée en 2006 (8 millions d’entrées). Présenté au 10e festival de Pyongyang où était présent le distributeur qui en a acheté les droits, le film a pu être montré au marché du film au Festival de Cannes 2007. Il est ensuite sorti en France en décembre de la même année, marquant pour la première fois la distribution en salles d'un film nord-coréen dans un pays occidental (si l'on excepte Pulgasari, sorti dans les salles japonaises). On peut rectifier sans doute l’affirmation sachant que nombre de films nord-coréens ont été projetés dans les pays de l’Est pour les raisons qu’on imagine.
Sans doute déçu par le faible intérêt commercial, le distributeur, en partenariat avec Wild Side, sort en décembre 2010 un coffret réunissant 4 films sous le titre accrocheur Regards sur le cinéma nord-coréen, dont Le journal d’une jeune nord-coréenne. Il s'agit d'un excellent coffret dont les 4 films de différentes époques sont commentés par Antoine Coppola, spécialiste du cinéma asiatique qui ne laisse pas indifférents les cinéphiles. Cette sortie a interpelé les cinéphiles.
Pour le 14e festival international du film de Pyongyang (FIFP), l’AAFC a tenté de mobiliser à la fois des jeunes réalisateurs dans l’entourage du ciné-club du Foyer Rural de Tousson (77), via les réseaux sociaux et des professionnels notamment des distributeurs commerciaux comme associatifs. Hélas, les 4 courts et moyens métrages n’ont pas été retenus.
La présence d’une petite délégation de l’AAFC au 14e FIFP a permis de conforter les liens existants et surtout du côté français de prolonger un travail relationnel en direction de professionnels du cinéma avec l’expérience des premiers contacts.
Les cinéastes coréens à travers l’agence Korfilm (le CNC coréen en quelque sorte), espèrent, au-delà de simples projections, proposer la distribution de leurs films récents, engager des co-productions, associer des techniciens sur des tournages, rencontrer des professionnels français, organiser des présentations de films nord-coréens récents.
Par le biais de circuits associatifs telle la cinémathèque INTERFILMS, que l'AAFC a invitée, la découverte des films récents serait envisageable mais il est certain que, dans un premier temps, ces échanges seraient menés en dehors de tout aspect commercial pour lever les obstacles.
Le 15e festival international du film de Pyongyang aura lieu du 16 au 24 septembre 2016. L’AAFC a été contactée un peu tardivement pour encourager des distributeurs français à présenter des longs métrages récents ou obtenir les retours de contacts professionnels.
Les responsables de la Korfilm, en cinéphiles avertis, avaient retenu une liste de films français pour leur sélection. Tous les contacts (Unifrance, distributeurs…) ne leur ont pas répondu, ce qui est assez regrettable sachant que la plupart des pays européens envoient des films pour la compétition ou les autres sections, ainsi que d’autres pays dans le monde - Australie, Inde, Mexique, Asie, ... - accompagnés de délégations officielles. Cette situation est doublement regrettable lorsque l'on sait que les Coréens portent une grande estime pour le cinéma hexagonal.
Lorsque l'AAFC a été contactée, il était bien trop tard pour engager des contacts avec le Festival de Cannes ou bien le Marché du film. A l'intention de la Korfilm, une abondante documentation (presse professionnelle, etc.) a toutefois été collectée par l'AAFC et remise à M. Kim Jong-chol, secrétaire à la délégation générale de la RPD de Corée en France, au retour du festival de Pierrot Beltante, suscitant un vif intérêt de M. Kim. L’idée était de sensibiliser nos interlocuteurs sur le niveau international et commercial du Festival et du Marché, de rappeler les questions techniques de projections, notamment, et les diverses sections du festival. Une section comme « Cannes Classics » pourrait très bien accueillir un film ancien.
L’autre festival majeur de référence en France est le festival du film asiatique de Vesoul où une ouverture semble possible. Un premier échange avec ce festival ouvrirait sans doute des portes…
L’AAFC est fortement sollicitée par la Korfilm pour développer une coopération avec les professionnels du cinéma français, jouant l’artisan des mises en relations possibles et développant un secteur d’activité moins présent par le passé. Cependant des rencontres animées par les diplomates coréens de la rue Asseline avec différents professionnels, voire des personnalités des festivals, enrichiraient les connaissances mutuelles et aideraient à ces échanges sur le thème du cinéma. La coopération en matière de cinéma est décidément riche de promesses pour les activités de l'AAFC.
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