Le 7 mai 2016 le Parti du travail de Corée (PTC) a ouvert son septième congrès (et le premier depuis 1980), en présence de 3 467 délégués ayant le droit de vote et de 200 autres délégués, ainsi que de représentants des organisations invitées : le Parti social-démocrate de Corée (Kim Yong-dae, Président) et le Parti Chondogyo-Chongu (Yun Jong-ho, Vice-Président), le bureau de Pyongyang du Front démocratique national anti-impérialiste (Jo Il-min), les représentants des associations des Coréens du Japon et de Chine, dont les délégations étaient conduites respectivement par Py Yong-uk et Cha Sang-bo. Nous revenons ci-après sur l'allocution d'ouverture prononcée par Kim Jong-un, Premier Secrétaire du PTC, alors que l'ordre des jours des travaux prévoit, outre des rapports d'activité, une révision des statuts du PTC, "l'élection de Kim Jong-un au poste suprême" du PTC et "l'élection de l'organe directeur du PTC".
Si les médias occidentaux n'ont généralement retenu du discours du Premier Secrétaire du PTC que les déclarations sur les progrès militaires accomplis par la RPDC dans le domaine nucléaire et la mise sur orbite réussie du satellite Kwangmyonsong-4 en février 2016 (hâtivement assimilée à un tir de missile), spéculant sur de nouvelles initiatives militaires pendant la durée du Congrès, le développement concomitant de l'économie (par des références appuyées à la campagne des 70 jours) et d'une capacité de défense autonome, pour faire face à la menace des Etats-Unis et de leurs alliés, reste la principale orientation de la RPD de Corée, en continuité avec les choix opérés par les précédents dirigeants, le Président Kim Il-sung et le Dirigeant Kim Jong-il, auquel il a été rendu hommage.
Toutefois, c'est un hommage beaucoup plus large qui a été rendu non seulement aux prédécesseurs du Maréchal Kim Jong-un à la tête de l'armée, du Parti et de l'Etat, mais également aux patriotes et aux martyrs de la libération de la patrie et de la construction du socialisme - la mention nominative des figures les plus marquantes dominant toute la première partie du discours (soit un cinquième du discours) consacré à cet hommage, donnant lieu à l'observation d'une minute de silence. Il peut par ailleurs être relevé, en fin de discours, la mention de 6 vétérans de la lutte antijaponaise et de 24 anciens prisonniers politiques en Corée du Sud, rapatriés au Nord après des dizaines d'années de détention.
Le message est clair : montrer que les participants au Congrès, la plus haute instance du Parti, s'inscrivent dans les pas de leurs prédécesseurs, sur la voie de la construction du socialisme, basée en RPD de Corée sur l'union monolithique du Parti, du peuple et du dirigeant, en poursuivant parallèlement les objectifs de "la réunification de la patrie" (le discours saluant par ailleurs les compatriotes sud-coréens, alors que les Coréens du Japon et de Chine étaient présents par l'envoi de délégations) et de "l'émancipation du peuple entier".
Le discours s'est achevé par l'annonce du bilan qui serait conduit des résultats obtenus, au vue des "précieuses expériences accumulées" par le PTC, en vue de définir "la ligne stratégique et les tâches militantes visant à ouvrir avec plus de force une grande phase de prospérité dans l'édification du socialisme et la construction de [la] révolution".
Principale source : bulletin d'information de la Délégation générale de la République populaire démocratique de Corée en France.