Alors que l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a écrit le 19 avril 2016 aux représentants des pays membres du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) pour déplorer leur absence de réaction aux manoeuvres militaires américano - sud-coréennes qui font peser un danger sur la paix, la Fédération de Russie a demandé un délai pour réexaminer un projet de résolution du CSNU condamnant les plus récents tirs de missiles opérés par la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), en se préoccupant manifestement de la course aux armements et des exercices de guerre engagés dans la région sous l'égide de Washington. Déjà, en début d'année, la Russie, membre permanent du CSNU disposant d'un droit de veto, avait étudié en détail, avant son adoption, la résolution 2270
Le 2 mai 2016, Vitali Tchourkine, ambassadeur russe auprès de l'ONU, a annoncé que son pays souhaitait apporter des amendements présentant une véritable "valeur ajoutée" au projet de résolution du CSNU visant à condamner la RPD de Corée après ses récents tirs de satellite de moyenne portée - une initiative qualifiée de "malheureuse" par les Etats-Unis.
Parlant sous couvert d'anonymat, un diplomate d'un pays membre du CSNU a précisé que les amendements russes visaient les actions d'un autre pays que la Corée du Nord :
De manière incroyable la Russie a proposé des amendements ne visant pas la RPDC (Corée du Nord) mais plutôt des pays cherchant eux-mêmes à se protéger de cette menace.
La Russie a touché un point sensible contredisant le discours officiel développé par les Américains et leurs alliés, notamment sud-coréens : la montée des tensions autour de la Corée n'est pas imputable à la seule RPDC mais s'inscrit bien dans un ensemble d'actions et de réactions, à savoir une escalade des tensions entretenue par Washington et Séoul.
Sont ainsi visés l'annonce par les Etats-Unis et la Corée du Sud du déploiement du système de missiles antibalistiques THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) dans la péninsule, ainsi que l'engagement de manoeuvres militaires conjointes avec la Corée du Sud d'une ampleur inédite, immédiatement après le lancement du satellite artificiel nord-coréen "Kwangmyongsong-4".
Plus que la RPD de Corée ce sont en effet bien la Russie et la Chine qui sont visés par le déploiement de THAAD, comme l'a observé le média russe Sputnik :
Les projets de déploiement du système THAAD sont un nouveau scénario américain destiné à exercer des pressions politico-militaires sur la Russie et la Chine.
C'est donc bien à la menace sur leur sécurité stratégique que comporte le déploiement de THAAD qu'entendent s'opposer Moscou et Pékin, les deux pays ayant annoncé la conduite d'exercices militaires assistés par ordinateur pour protéger leur territoire de frappes de missiles balistiques ou de croisière.
Face à la course aux armements et à l'escalade des tensions entretenue par Washington et ses alliés, l'Association d'amitié franco-coréenne appelle à revenir au plus vite à une réponse diplomatique aux besoins légitimes de sécurité de l'ensemble des parties concernées.
Sources :
Russia delays U.N. council condemnation of North Korea missile tests
A United Nations Security Council condemnation of North Korea's latest missile tests has been delayed by Russian amendments to a statement that had been agreed by the remaining 14 members, including
http://www.reuters.com/article/us-northkorea-missile-un-idUSKCN0XU2BL
Bouclier US en Corée du Sud: Moscou et Pékin exhortent les USA à réviser la décision
Préoccupées par l'intention de Washington de déployer le système antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) sur le territoire sud-coréen, la Russie et la Chine ont appelé les USA...
https://fr.sputniknews.com/international/201604291024634831-coree-bouclier-amricain/
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