Le 31 décembre 2015, 50 étudiants sud-coréens et leurs accompagnateurs se sont rendus sur le site d'Oradour-sur-Glane, dans le cadre du quatrième tour d'Europe pour la paix. Comme lors des précédents tours d'Europe, ce déplacement sur un haut lieu symbolique de l'histoire de France a été soutenu et organisé par Liliane Boussel, correspondante régionale de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) en Limousin, que nous remercions pour sa grande disponibilité, avant - notamment - un rassemblement à Paris qui a eu lieu le 1er janvier 2016. Nous reproduisons ci-après (y compris les photos et leurs commentaires) un article de compte rendu de Gwennaelle Guedj publié dans L'Echo, intitulé "Peace Tour un Europe" ; Tour d'Europe pour la paix, suivant le message inscrit sur l'anorak que portaient les étudiants coréens.
Quelle émotion de voir réunis en ce jour, étudiants sud-coréens, militants de l'association amitié France-Corée, de la CGT et Camille Senon.
Rencontre entre la mémoire et les combats actuels ; rencontre entre des volontés de montrer et de dire l'horreur.
Pour visiter le village, Camille Senon, survivante du massacre du 10 juin 1944, les accompagne et témoigne. La quiétude et l'intérêt règnent. Tous ces jeunes "venus de si loin" prennent des notes, des photos, des vidéos et donnent l'impression de ne pas en perdre une goutte. La visite se termine au monument aux Morts. Tous réunis face à la stèle, les Sud-Coréens déposent les uns après les autres une rose blanche tout en se recueillant. Moment bouleversant de reconnaissance et d'empathie.
Leur visite en Europe se déroule en vingt jours sur les lieux vestiges de la Seconde guerre mondiale, tels que Champigny-sur-Marne, les camps de concentration en Allemagne, etc.
Ce 4e tour d'Europe pour la paix a été organisé par l'association "Les papillons de l'espoir" et le Conseil coréen pour les femmes de réconfort (collectif de 38 associations), et coordonné en France par l'AAFC (Association d'amitié franco-coréenne).
1945, une même année pour deux histoires
1945, c'est la fin de la seconde guerre mondiale et la fin de la colonisation de la Corée par le Japon. Quarante ans de colonialisme, plus de deux millions de Coréens réduits en esclavage pendant la Seconde guerre mondiale, et plus de 200 000 femmes de réconfort (esclaves sexuelles)...
Les pourparlers entre les gouvernements coréen et japonais font d'ailleurs l'actualité ce lundi 28 décembre : Fumio Kishia, ministre des Affaires étrangères du Japon, a conclu avec son homologue sud-coréen Yun Byung-se un accord tendant à résoudre "de manière finale et irréversible" la question des "femmes de réconfort" ; texte que les associations jugent clairement insuffisant et marque un recul sans précédent par rapport aux positions jusqu'alors défendues par la Corée du Sud - et a même été qualifié "d'humiliant" par la République populaire démocratique de Corée. Suites à cet accord, les jeunes du tour pour la paix se rassemblent ce 1er janvier, place du Trocadéro à Paris pour signifier leur mécontentement et montrer qu'ils continueront à être présents dans ce combat. "Nous, participants du voyage en Europe pour la paix, nous nous sommes lancés dans ce voyage afin d'exprimer notre opposition à la guerre, tout en espérant la résolution du problème de l'esclavage sexuel par l'armée japonaise pendant la Seconde guerre mondiale. Les blessures de la Seconde guerre mondiale ne pourront être cicatrisées tant qu'il ne sera pas mis fin au problème de l'exploitation sexuelle". Les étudiants s'intéressent d'ailleurs de près aux réactions des gouvernements français et allemand suite au massacre. Camille Senon explique que "le gouvernement français a reconstruit mais les SS sont restés impunis et le gouvernement allemand, via le Président de la République fédérale en visite à Oradour en 2013, a demandé pardon pour ce crime". L'espoir de paix en ressortira-t-il grandi de ce voyage ?
Une citation était par ailleurs en exergue dans l'article :
"La paix est précaire et fragile, les atteintes aux libertés, les injustices, les inégalités et les répressions sont de tous nos combats", Camille Senon. Ici comme ailleurs, nous aspirons à la paix, utopie ou réalité ?
Article reproduit de L'Echo :
Oradour-sur-Glane : "Peace Tour in Europe" : Tour d'Europe pour la paix
Quelle émotion de voir réunis en ce jour, étudiants sud-coréens, militants de l'association amitié France-Corée, de la CGT et Camille Senon.Rencontre entre la mémoire et les combats actuels;...
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