Le 27 novembre 2014, l'Association d'amitié franco-coréenne a rejoint "l'Association de solidarité civile pour avancer vers une nouvelle Asie orientale à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale", également appelée Association de solidarité civile, qui a adopté le 23 juin 2015 une déclaration dont nous publions ci-après une traduction en français. Dans sa réponse adressée le 10 juillet 2015 à l'Association de solidarité civile, le bureau de l'AAFC a indiqué "pleinement soutenir la déclaration de l'Association de solidarité civile, en considérant que la construction d'un cadre pour la paix et la coopération en Asie du Nord-Est a toujours été l'un de nos principaux buts. En particulier, nous continuerons de travailler pour la réunification pacifique de la Corée, la signature d'un traité de paix qui empêcherait de nouveaux conflits localisés dans la péninsule coréenne, l'établissement de relations diplomatiques complètes entre le Japon et la RPDC et la reconnaissance par le Gouvernement japonais de ses crimes de guerre, en particulier ceux commis à l'encontre des soi-disant "femmes de réconfort" de Corée et d'autres pays".
23 juin 2015
Déclaration des civils de l'Asie orientale :
Nous ouvrirons une nouvelle ère pour le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale
Monsieur Abe, Premier ministre du Japon, envisage de faire une déclaration cet été à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Nous nous inquiétons de son contenu car M. Abe a attisé les tensions entre le Japon et ses voisins au sujet des questions "historiques". Il y a 70 ans, les pays d'Asie étaient libérés des guerres d'agression impériales et de la soumission coloniale. De nombreux civils, en plus de millions de soldats, perdirent la vie au cours de ces agressions impériales totalement dépourvues de nécessité. Nous devons sincèrement réfléchir à l'histoire passée et construire une nouvelle amitié entre voisins pour la coexistence pacifique et la co-prospérité en Asie orientale.
Le Japon, éprouvant des remords pour les agressions et la domination coloniale exercées contre les pays d'Asie pendant la guerre, déclara dans sa constitution vouloir "ne jamais plus être le témoin des horreurs de la guerre du fait de l'action du gouvernement" et "renoncer à la guerre" dans son article 9. En outre, le Japon rejoignit la communauté internationale en acceptant la décision du Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient qui reconnut le Japon coupable d'agressions.
En 1995, 50 ans après la guerre, la "Déclaration du Premier ministre Tomiichi Murayama" fut approuvée lors d'une réunion du Cabinet et annoncée au monde. Elle dit : "Dans un passé encore proche, le Japon, suivant une politique nationale erronée, avança vers la guerre, pour seulement faire tomber le peuple japonais dans le piège d'une crise catastrophique, et, au travers de ses domination et agression coloniales, provoqua d'immenses dommages et souffrances aux peuples de nombreux pays, particulièrement ceux des pays d'Asie. Dans l'espoir que de telles erreurs ne se répètent pas dans le futur, je considère, dans un esprit d'humilité, ces faits historiques irréfutables, et exprime à nouveau ici mes sentiments de profonds remords et présente mes excuses sincères." Les citoyens d'Asie orientale acceptèrent ses sentiments de remords sincères et ses excuses en espérant qu'une nouvelle ère s'ouvrirait dans la région.
Cependant, certaines forces se sont depuis employées à saper et réfuter l'essence même du contenu de la Déclaration Muruyama, allant jusqu'à tordre les faits historiques en affirmant qu'il s'agissait d'une "guerre d'auto-défense ou pour la libération de l'Asie". C'est un grave et abominable défi pour les milliards de gens d'Asie orientale exigeant inlassablement la paix, la sécurité et la co-prospérité pour cette région. Ils accomplissent aussi des efforts permanents pour bâtir la confiance et la coopération entre les pays asiatiques.
Toutefois, malheureusement, les tentatives de l'actuel gouvernement de Tokyo de tordre et même nier l'histoire passée auront pour effet, non seulement de sérieusement entraver un avenir de co-prospérité pour la vaste région asiatique, mais aussi de raviver encore davantage les plaies qui ne cicatriseront jamais des survivants des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis par des Japonais dans de nombreux pays d'Asie.
En conséquence, à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la guerre, nous ne devons pas autoriser le Premier ministre Abe non seulement à ne pas reconnaître mais aussi à nier le contenu essentiel de la "Déclaration du Premier ministre Tomiichi Murayama" sous le prétexte qu'elle serait "irréaliste". Le Japon doit reconnaître sa responsabilité dans la guerre en tant que principal coupable ayant provoqué la guerre en Asie-Pacifique et envahi et colonisé de nombreux pays de cette région.
Depuis la fin de la guerre en août 1945, même s'il y a toujours eu des efforts au niveau régional, la plupart des pays d'Asie orientale, sinon tous, ne se sont jamais libérés d'un état constant de conflits, de guerres et d'antagonismes.
Cependant, nous, peuples concernés de la région d'Asie orientale, sommes déterminés à ouvrir et à travailler pour une nouvelle ère par des discussions permanentes et sincères, lesquelles ne seront basées que sur le respect mutuel, la confiance et la coopération.
Fidèles à nos efforts tenaces et nos engagements de toujours, nous formulons les espoirs suivants qui sont autant d'exigences :
1. Nous demandons la mise en place d'un environnement pacifique fondé sur le respect mutuel, la confiance et la coopération entre les peuples d'Asie orientale par des efforts permanents visant à promouvoir la compréhension mutuelle entre tous et à partager modestement une vision commune de notre histoire ;
2. Nous insistons sur le fait que le gouvernement Abe doit reconnaître les guerres d'agression et la domination coloniale exercées par le Japon contre ses voisins de la région Asie-Pacifique et présenter des excuses sincères, dédommager entièrement toutes les victimes et les membres survivants de leurs familles;
3. Nous accomplirons d'immenses efforts pour bâtir un environnement réellement pacifique et établir une structure de sécurité commune régionale en Asie orientale en commençant par remplacer le fragile accord d'armistice de la guerre de Corée par un traité de paix, puis en retirant les bases militaires américaines du Japon et de Corée du Sud, lesquelles sont la cause ultime des tensions dans la région;
4. Nous demandons la normalisation des relations diplomatiques entre le Japon et la République populaire démocratique de Corée, le Japon devant apporter de véritables réparations à cette dernière sur la seule base de la Déclaration de Pyongyang et du récent accord signé à Stockholm l'année dernière;
5. A l'occasion du 50e anniversaire de la signature du Traité sur les relations de base entre le Japon et la République de Corée, nous exigeons que soient révisées les relations entre les deux pays et résolus les crimes odieux du passé tels que celui des "femmes de réconfort" de l'armée japonaise, lesquels furent de manière indiscutable de graves crimes de guerre, crimes contre l'humanité et violations des droits humains, commis par le Japon;
6. Nous encourageons le Nord et le Sud de la Corée, seule nation encore divisée dans le monde actuel, à reprendre leurs discussions interrompues en vue de parvenir à la réunification indépendante et pacifique de la péninsule coréenne, laquelle doit n'être basée que sur la Déclaration du 15 juin et la Déclaration du 4 octobre signées par les dirigeants des deux parties;
7. Nous ferons tous les efforts nécessaires pour mettre en oeuvre une paix et une sécurité véritables dans la région en avançant main dans la main avec tous les peuples sur la base du respect mutuel, de la confiance et de la coopération.
■ Japon
The Association of Civil Solidarity to Take a Step forward to a New East Asia on the Occasion of the 70th Anniversary of the End of the World War II,
Forum Peace, Human Rights and Environment,
Peace Boat,
Campaign for Reconnecting Japan and ROK,
The National Network for Japan-ROK Peoples’ Solidarity,
Network for Opposing Exclusion of Korean Schools from the Tuition Fee Waiver Programme for High School Education,
Association for Succeeding and Developing " Statement by Prime Minister Tomiichi Murayama",
The Team in Tokyo for Investigating Truth about Forced Korean Laborers,
Regional Committee of Koreans in Japan for Implementing June 15 Joint Declaration of North and South Korea,
Support Network for Korean Schools in Japan,
Japan Committee for Supporting Independent Peaceful Reunification of Korea,
Association for Exchange of Education and Science between Japan and DPRK,
Violence Against Women in War Research Action Center,
All Japan Construction Transport Solidarity Trade Union,
■ République de Corée
People's Action Against War and Realization of Peace,
Korea Christian Action Organization,
The Labor Rights Center,
Supporters Group for Prisoners of Conscience,
Korean Council for Democratic Martyr,
Central Association for Independent Peaceful Reunification of the Nation,
National Conference of Democratic Workers,
Solidarity for Democracy, Public Welfare, Peaceful Reunification and Sovereignty,
Buddhism Peace Solidarity,
April 19 Revolution Committee,
Progressive Solidarity in Seoul,
Conference to Promote Reunification of our Nation in Federal System
Live with Jesus,
Solidarity of Koreans for Independent Reunification and Democracy,
Korean Farmers League,
Korea Association of Bereaved Families for Democracy,
Korean Confederation of Trade Unions,
National Association for Relief of the Poor,
Korea Woman Farmer Association,
National Women's Solidarity
South Headquarters of the Pan-national Alliance for Korea's Reunification
Reunification Square,
Way to Reunification,
Veterans for Peace, Korea,
Federation of Korean Trade Unions,
Korean Progressive Solidarity,
Korean Youth Solidarity,
Korean College Students Association in 21st Century,
■ Etats-Unis
A.N.S.W.E.R Coalition (Act Now to Stop War and End Racism)
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