Du 24 au 28 novembre 2014 s'est tenue à Paris la neuvième session du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. A cette occasion des versions de la chanson traditionnelle coréenne Arirang, propres au Nord de la péninsule, ont été inscrites au patrimoine immatériel de l'humanité, de même que le nongak, musique traditionnelle dansée, témoignant de la richesse et de la spécificité d'une culture nationale propre à l'ensemble de la Corée.
Pour ceux qui méconnaissent la culture coréenne - comme par exemple Robert Willoughby, auteur du guide de voyage le plus vendu en Occident sur la Corée du Nord (publié aux éditions Bradt Travel) et qui observe que les Nord-Coréens et les Sud-Coréens ne chanteraient plus les mêmes chansons - le fait qu'il existe au Nord et au Sud de la péninsule des versions différentes du chant traditionnel Arirang serait une preuve de l'évolution de la Corée en deux sociétés distinctes depuis sa division au lendemain de la Seconde guerre mondiale. En réalité, Arirang est un chant tellement populaire en Corée qu'il a très tôt connu de nombreuses variantes, ce qui en fait - contrairement à ce que croit Robert Willoughby - un élément fort de la culture coréenne de l'ensemble de la péninsule, hier comme aujourd'hui, à l'instar par exemple des chansons de geste au Moyen Age en Occident, si connues qu'elles donnèrent lieu à de multiples versions.
Lors de sa neuvième session en novembre 2014, le comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO a ainsi inscrit des versions d' Arirang originaires de différentes provinces du Nord de la péninsule (Pyongyang, le Pyongan - du Nord et du Sud -, le Hwanghae du Sud, Kangwon, le Hamgyong du Sud et Jagang). C'est la première inscription au patrimoine immatériel mondial pour la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), ce qui reflète également une évolution de la conception du patrimoine et de sa conservation en RPDC prenant également en compte le patrimoine immatériel.
Il existe plusieurs milliers de variantes d'Arirang, transmises de génération en génération par les Coréens du Nord, du Sud et de la diaspora, et dont les premières ont été inscrites à la liste du patrimoine immatériel de l'humanité en 2012.
Par ailleurs, le nongak a également été inscrit au patrimoine immatériel de l'UNESCO lors de la même session du comité.
Danse et musique paysannes coréennes traditionnelles, le nongak combine percussions, gongs, danse et acrobaties. Le comité de l'UNESCO a observé que le nongak, caractérisée par l’indépendance, l’ouverture et la créativité, renforce l’identité culturelle des artistes (musiciens et danseurs) et du public.
D'autres éléments de la culture traditionnelle coréenne figuraient déjà sur la liste du patrimoine immatériel mondial de l'humanité, notamment les anciens rites royaux, le récit chanté pansori, et la danse ganggansullae.
Sources :
Le nongak inscrit au patrimoine immatériel de l'Unesco
L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a inscrit ce jeudi le "nongak", musique traditionnelle coréenne jouée par des paysans, à la Liste du patrimo...
http://french.yonhapnews.co.kr/sportsculture/2014/11/27/0800000000AFR20141127002700884.HTML
Des versions nord-coréennes d'Arirang inscrites au patrimoine immatériel de l'Unesco
Des versions nord-coréennes d'Arirang, chanson folklorique coréenne, ont été ajoutées à la Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Organisation des Nations unies pour l'...
http://french.yonhapnews.co.kr/sportsculture/2014/11/27/0800000000AFR20141127000600884.HTML