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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 09:08

Le 22 mai 2014, la Présidente sud-coréenne Mme Park Geun-hye a choisi Ahn Dae-hee pour occuper les fonctions de Premier ministre, après la démission de son prédécesseur Chung Hong-won suite à la gestion catastrophique du naufrage du ferry Sewol, laquelle a entraîné une forte chute de la popularité de la présidente Mme Park Geun-hye - dont le parti Saenuri (conservateur) est désormais en mauvaise posture à la veille des élections locales du 4 juin prochain. La portée du changement de Premier ministre doit cependant être relativisée, dans la mesure où le chef de l'Etat concentre la réalité du pouvoir exécutif en République de Corée (du Sud), et que l'équipe de proches conseillers dont s'est entourée Mme Park Geun-hye est restée inchangée.

Ahn Dae-hee au siège du Gouvernement, le 22 mai 2014

Ahn Dae-hee au siège du Gouvernement, le 22 mai 2014

Ancien juge à la Cour suprême, le nouveau Premier ministre sud-coréen Ahn Dae-hee nommé le 22 mai 2014 devra, selon le communiqué de la présidence sud-coréenne, engager une réforme administrative et gouvernementale, afin de lutter contre la "bureaucratie" et certaines pratiques irrégulières, perçues comme les causes du drame du naufrage du ferry Sewol et de sa mauvaise gestion. De fait, Ahn Dae-hee a immédiatement présenté ses condoléances aux familles des victimes.

Si le nouveau Premier ministre a une réputation d'honnêteté, les termes employés - visant la "bureaucratie" - laissent perplexes : une leçon majeure de la catastrophe du Sewol est le besoin d'une re-reglémentation, et pas une nouvelle dérégulation dont les administrations conservatrices sud-coréennes, très liées au pouvoir des conglomérats, sont friandes. Mais peut-être s'agit-il simplement d'un slogan à visées électoralistes, peu avant les scrutins locaux du 4 juin, alors qu'un large consensus existe - y compris dans la presse de droite - sur le besoin de renforcer les contrôles administratifs pour assurer la sécurité des citoyens en matière de transports ?

 

Deux bonnes nouvelles pour la démocratie sud-coréenne sont les démissions de deux autres figures controversées : le directeur de l'agence de renseignement (NIS), Nam Jae-joon, conséquence logique des scandales auxquels le NIS a été mêlé, et de Kim Jang-soo, qui dirige le Conseil de sécurité nationale. Mais ces changements de têtes seront-ils synonymes d'une nouvelle ligne politique ?

 

Car l'opposition progressiste, à l'instar du quotidien Hankyoreh proche d'elle, souligne que le tout-puissant secrétaire général de la présidence de la République reste en place : âgé de 72 ans, Kim Ki-choon figurait déjà parmi les collaborateurs du général Park Chung-hee, père de l'actuelle chef de l'Etat, et qui avait instauré le régime le plus autoritaire qu'ait jamais connu la Corée du Sud, jusqu'à son assassinat en 1979. Il a été mêlé en 1992 à un scandale faisant apparaître un favoritisme régional - l'une des plaies politiques et économiques de la Corée du Sud, largement favorisée par le général Park Chung-hee, et alors que le nouveau Premier ministre est originaire de la région de Yeongnam, dans le Sud-Est, comme nombre des nouveaux hommes forts du régime. Par ailleurs, Kim Ki-choon est décrit par la très officielle agence de presse Yonhap comme faisant partie des sept conseillers les plus proches qui "comprennent le mieux la philosophie politique de la Présidente Park Geun-hye". Et c'est bien cela qui fait peur, car les signes se multiplient d'une filiation avec les orientations néo-libérales et antidémocratiques de feu son père, dont elle avait été la première dame après l'assassinat de sa mère.

 

Sources :

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